Contre les discriminations, Amiens supprime le mot de « Noël ». Ou comment faire apparaître une « laïcité de concurrence »

Publié le 03 novembre 2012 par Tchekfou @Vivien_hoch

L’histoire du marché de « Noël » d’Amiens est significative d’un errement sémantique de toute la société française. C’est Franz-Olivier Giesbert dans son éditorial consacré à « cet islam sans gêne » dans Le Point : « C’est ainsi, chose comique, que les notables d’Amiens en sont venus à débaptiser le traditionnel marché de Noël, ô le vilain mot, pour l’appeler marché d’Hiver, ce qui est quand même infiniment plus joli ». C’est aussi et surtout plus respectueux du vivre-ensemble : le terme nauséabond de « Noël » ne discrimine plus honteusement la communauté musulmane.

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Les universitaires distinguent trois types de laïcité. D’une laïcité de composition et de proposition, nous sommes passés à une laïcité d’opposition, c’est-à-dire à une laïcité qui dénie le droit de la religion d’intervenir dans l’espace public et prône le contrôle total des religions par l’État. De fait, la manière dont les médias et la bienpensance traitent tout apport des religions à l’espace public le prouve : leur droit de parole leur est purement et simplement nié ou baffoué. C’est ce que rappelle Alain Escada dans une tribune récente.

Plus et pire, la gauche française toute-puissante et utlra-progressiste, en usant de cette agression permanente contre la religion chrétienne, ouvre le champ à une laïcité de concurrence, issue d’une certaine « concurrence victimaire », ou lutte hégélienne pour la reconnaissance, où chacun essaye d’accéder à un statut de victime reconnue, avec plus de protection, plus de droit, et, paradoxalement, plus de visibilité. C’est même d’abord et avant tout une lutte pour la visibilité, nouvelle technique de prosélystisme par manipulation syntaxique et sémantique de l’opinion publiqué au moyen des nouvelles petites inquisitions associatives et médiatiques.

« Le communiqué de la mairie de gauche termine par une invitation à partager le projet culturel de la ville nommé «Cultures du monde: tous migrants»…. »

Dans un courrier publié par le Courrier Picard, la directrice de la communication de la mairie socialiste d’Amiens, Annick Carbonnier, dénonce cette «spéculation hasardeuse». La riposte de la mairie de gauche termine par une invitation à partager le projet culturel de la ville nommé «Cultures du monde: tous migrants»….

Enfin, notons-le, les bolchéviques en URSS ont fait disparaître la fête de Noël dès leur accès au pouvoir en 1917. Des concomittances bien inquiétantes…
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