Le vrai socialisme

Par Alaindependant

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Je viens de retrouver difficilement le splendide roman de Maxime Gorki "La mère" et je voudrais ce jour vous en communiquer quelques courts extraits qui démontrent à quel points nos partis socialistes se sont détournés des convictions de leurs pères. Ecoutons Gorki:

"Nous sommes des socialistes. Cela signifie que nous sommes les ennemis de la propriété particulière qui désunit les hommes, les arme les uns contre les autres et crée une rivalité d'intérêts inconciliables, qui ment en essayant de dissimuler ou de justifier cette hostilité, et pervertit tous les hommes par le mensonge, l'hypocrisie et la haine....Nous estimons que la société qui considère l'homme uniquement comme un moyen de s'enrichir est anti-humaine, qu'elle nous est hostile... Nous les ouvriers, nous sommes ceux dont le travail crée tout, depuis les machines gigantesques jusqu'aux jouets des enfants. Et nous sommes privés du droit de lutter pour notre dignité humaine; chacun s'arroge le droit de nous transformer en instruments pour atteindre son but; nous voulons avoir assez de liberté pour qu'il nous soit possible, avec le temps, de conquérir le pouvoir. Le pouvoir au peuple !...
Nous sommes des révolutionnaires et nous le serons tant que les uns ne feront qu'opprimer les autres. Nous lutterons contre la société dont on vous a ordonné de défendre les intérêts...Nous vaincrons, nous les opprimés. Vos mandataires ne sont pas du tout aussi forts qu'ils le croient. Des richesses qu'ils ont amassées et qu'ils protègent en sacrifiant des millions d'êtres malheureux....Votre énergie (à vous mes patrons) c'est l'énergie mécanique produite par l'augmentation de l'or ; elle vous unit en groupes destinés à s'engloutir mutuellement.
Notre énergie à nous c'est la force vivante et sans cesse croissante du sentiment de solidarité qui unit tous les opprimés. Tout ce que vous faites est criminel car vous ne pensez qu'à asservir l'homme."  ( (Maxime Gorki : "La mère" (édition Hier et aujourd'hui, 1945, pages 353-355.)

Je me souviens dans une autre version, je pense,également de la Mère (celle de BERTOLD BRECHT), un des acteurs révolutionnaires expliquait la différence
essentielle entre la petite propriété privée, celle d'une maison individuelle à taille humaine, d'un petit lopin de terre avec sa culture, son cheptel tout à fait conciliable avec une gestion socialiste de la société et le refus de la propriété privée des moyens de production qui transforme les hommes en instruments au service du profit pour quelques privilégiés. Ainsi le héros révolutionnaire déniait à un directeur et propriétaire d'usine le droit quand il n'avait plus envie d'en continuer l'exploitation de la fermer sous prétexte qu'il s'agit d'un bien personnel. Non l'usine appartient d'abord à ceux qui y travaillent et le directeur doit être un travailleur comme les autres assigné à harmoniser et rendre efficace les travail de tous.
Je sais qu'on nous dit que ceux qui pensent ainsi sont des Don Quichotte en lutte contre des moulins à vent mais [...], à un moment où plusieurs pays d'Amérique latine suivent  et perfectionnent peut-être l'expérience et la révolution de Castro en s'efforçant de créer une société basée sur d'autres valeurs que le seul profit financier, je trouve que le message de Gorki est et reste un grand espoir pour tous les opprimés de notre terre c'est à dire la très grande majorité des hommes et des femmes qui peuplent notre terre.


Voir l'article intégral sur le blogue d' Yvan Balchoy
Jeudi 16 août 2012