Dixit Siné, qui ne veut pas mourir et le fait savoir, encore haut et fort, même à l'hosto et intubé. Un article d'Arretsurimages.net qui nous rappelle, s'il en était besoin, que Siné n'est pas du bois dont on fait les flutes. Chapeau bas, Siné, car ceux qui continuent à se rebeller de la sorte, depuis leur lit de souffrance, ne sont pas légion.
En couverture de Siné mensuel et sur son blog, le dessinateur Siné, atteint d'une leucémie, donne des nouvelles de sa santé et rappelle qu'il est bien vivant. A 84 ans, il réaffirme ses engagements et chronique le quotidien de sa chambre d'hôpital avec une verve inchangée.
Dans le numéro de novembre de Siné mensuel, le dessinateur et rédacteur en chef signe son édito "depuis une chambre stérile du département d'hématologie de l'hôpital Avicenne". Sur la couverture, il se dessine avec la même fougue rageuse, malgré les tuyaux dans le nez, sur son lit d'hôpital.
Siné est toujours vivant et veut que cela se sache. "Des bruits ont circulé sur la toile annonçant ma mort due à une brutale leucémie. Je démens formellement. Ce bruit est presque dénué de tout fondement. Pour l'instant, cette pute de camarde ne cherche qu'à me séduire et m'aguiche un max, mais je ne la trouve vraiment pas bandante et très mal roulée. Un vrai sac à os! Imbaisable, même en porte-jartelles", écrit-il.
Siné mensuel publie ensuite une interview-bilan de son rédac' chef intitulée "Siné anarchie... dans la colle". Les convictions sont inchangées et les diagnostics aussi tranchés qu'hier. "La crise ? Quelle crise ? Inventée de toutes pièces, comme la religion, elle a été installée sciemment et orchestrée de main de maître par un tas de capitalistes insatiables pour faire peur au populo afin de continuer à se goinfrer en détournant l'attention". "Le seul moyen de venir à bout de ce système occulte, c'est la Révolution", poursuit-il.
Pour ceux qui en douteraient, la verve de Siné est vérifiable sur son blog où le dessinateur raconte les chimios, la boule à zéro, confond "moelle épinière" et "moelle osseuse" ("Non seulement faut être malade, mais aussi cultivé! Font chier, merde!"), compte les litres de sérum physiologique engloutis et guette le moindre signe (érectile) de vie. Sa démarche n'est pas sans rappeler le témoignage de la journaliste de Libération, Marie-Dominique Arrighi, qui avait chroniqué son cancer sur son blog "K, histoires de crabe". Un livre en avait ensuite été tiré et nous lui avions consacré un numéro de l'émission d@ns le texte.