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Les enfants sont toujours les premières victimes de la faim, de la misère, des guerres, des épidémies, de la cupidité et de la perversion des adultes.
La crise que connaît l’Europe ne fait pas non plus dans le détail. Et ce sont donc les minots qui ramassent. Les enfants de la crise se multiplient au fur et à mesure que les Etats s’enfoncent dans la récession.
Déjà en 2009, L’Organisation Internationale du Travail (OIT) s’inquiétait qu’en poussant « un nombre croissant de familles vers la pauvreté », la crise économique n’« érode » les « réels progrès » enregistrés ces dernières années. Le nombre d’enfants contraints de travailler dans le Monde avoisine aujourd’hui 218 millions contre 246 millions en 2002….soit 1 enfant sur 6.
Le tavail des enfants existait en Europe avant la crise. En Espagne, près de 200 000 enfants travaillaient dans des conditions pénibles et risquées, dans l’agriculture, le bâtiment, les ateliers textiles et les usines de chaussures. En Grèce, c’est près de 65 000 adolescents et 10 000 enfants de moins de 14 ans qui étaient au travail de manière régulière, dans l’agriculture, le tourisme ou les petites entreprises familiales. En outre, quelques 5 800 enfants en Grèce vivent dans la rue et sont forcés à travailler par des adultes qui les exploitent et qui en gagnent plus de 2,6 millions de dollars par mois (source : UNICEF). Il y a dix ans, la Confédération Internationale des Syndicats Libres ( aujourd’hui Confédération Syndicale Internationale) publiait un rapport sur les conditions de travail dans « l’Europe des Quinze ». Elle y notait que « l’exploitation économique des enfants constitue un problème grave dans l’Union Européenne. » Premiers pays pointés du doigt : le Royaume-Uni et ses 40% d’enfants exerçant un travail à temps partiel, le plus souvent de manière illégale et le Portugal, « où de nombreux enfants travaillent de 10 à 14 heures par jour dans les secteurs du tourisme, du textile, de la construction et de l’habillement. » Mais les pays méditerranéens (France, Espagne, Italie et Grèce) étaient également cités.
Parmi le demi-million d’apprentis que compte la France, beaucoup d’enfants sont exposés à des violations du droit du travail : non-paiement des salaires, promesses d’engagement non tenues, horaires excessifs, non-respect des dérogations à l’interdiction du travail de nuit des mineurs et des douze heures de repos consécutifs obligatoires, voire violences physiques et harcèlements sexuels.
Il n’empêche que crise aggrave cette insupportable pratique. Ainsi selon un recensement de la Mairie de Naples, entre 2005 et 2009, 54 000 jeunes auraient quitté le système scolaire. (Aide et action)
Le constat fait ces derniers temps par les organisations humanitaires et sociales est alarmant par ailleurs en ce qui concerne la paupérisation des enfants.Rappelons que l’ONG « Save the Children » dont les champs traditionnels d’action sont l’Asie et l’Afrique vient de lancer un appel pour sauver les enfants du Royaume-Uni dont la paupérisation devient alarmante.
Aux Etats-Unis, les motels prévus à l’origine pour recevoir les touristes du parc d’attraction Disneyland en Floride, sont désormais les logements des victimes de la crise. On les appelle désormais les Motels Kids: 1800 enfants y habitent dans des conditions particulièrement difficiles.
En Grèce, en 2012, quelque 500 familles auraient demandé de placer leurs enfants dans des foyers dirigés par l’ONG SOS Villages d’enfants. (Presseurop)
« En Europe de l’est, ce sont plus de 30 000 enfants de moins de trois ans qui sont abandonnés aux soins de l’État s et leur nombre augmente avec la crise, a annoncé l’UNICEF lors d’une conférence du réseau Eurochild jeudi dernier à Sofia.
« Une tendance alarmante est observée depuis 2008 en raison de la crise économique mondiale […] En général, le nombre d’enfants placés dans des établissements ou des familles d’accueil a tendance à augmenter », a annoncé Jean-Claude Legrand, conseiller de l’UNICEF des pays de l’ex-bloc soviétique.
C’est en Bulgarie que le taux d’enfants abandonnés par habitants est le plus élevé : le nombre d’enfants de moins de trois ans laissés aux soins de l’État y est passé de 2209 en 2010 à 2509 en 2011, a indiqué Dani Koleva de National care for children. » (Le Devoir)
Les psychiatres et les psychologues tirent également la sirène d’alarme. Une étude menée en Espagne au mois de mars relève que le mot « crise » est désormais le mot le plus entendu par les enfants. Le pédo-psychologue Francisco Rodriguez a rappelé à l’issue de cette étude que « les enfants captent tout ce qui se passe autour d’eux, pas seulement les évènements mais les états d’âme et les émotions des adultes » (Le Monde)
Le stress engendré par le chômage des parents, la migration des parents en recherche d’emploi et les ruptures affectives et sociales (famille, copains) qui suivent, l’insécurité alimentaire, est considérable. Les résultats scolaires s’en ressentent et les enseignants ont du mal à capter l’attention et à intéresser les enfants. Le mal-être est palpable. (Arte Vidéo)