Avec The Unfinished Film (2011), Na Kyung-hwa nous invite à une projection synonyme d’évasion, une parenthèse dans nos sociétés qui vont à cent à l’heure. On y suit un couple qui se réfugie sur un toit d’immeuble. Ces derniers contrastent avec la vie bouillonnante et urbaine qui les entoure. Ce petit film sans prétention réussit à nous happer dès les premières images par l’aura intrigante qui s’en dégage pour finir en une apothéose quasi-onirique.
Fétichiste de tout bord, The Taste of Others (2012) est pour vous ! Cette production sino-coréenne de Lee Jae-woo nous raconte l’histoire d’un jeune coréen qui habite dans un sous-sol en Chine. Il profite de sa fenêtre donnant sur la rue pour filmer les pieds des passants. Il tombe alors amoureux d’une infirmière chinoise… Voici une comédie romantique singulière qui ne laisse pas indifférente, tant sur le rapprochement de ses personnages que le parti-pris de l’auteur dans la construction de son récit aux teintes « thrillerique ».
Drame de Jang Jae-hyeon inspiré de faits réels, Bus (2010) provoque un certain émoi. On sent poindre la tragédie par un jeu habile du montage qui accentue la tension. On y découvre un chauffeur de bus qui transporte des touristes dans un coin montagneux reculé. Le chauffeur de bus a un fils dont c’est l’anniversaire. Ce dernier découvre son cadeau… Bus interpelle sur la nature humain et nos comportements face à un accident. Autant dire que le cinéaste y fustige certaines attitudes égoïstes qui marquent et cela bien après son visionnage.
Film d’animation engagé de Park Sung-mi, Hope Bus, A Love Story (2012) est réalisé essentiellement par le biais de figurines Lego. Un travail minutieux y est accompli pour sensibiliser au combat de Kim Jin-suk, une ouvrière gréviste. En 2011, elle resta 309 jours sur une grue pour protester contre les licenciements chez Hanjin Industry. Le mouvement de soutien à cette cause fut appelé « Hope Bus ». En moins de dix minutes, Park Sung-mi atteint son but, celui de nous apostropher sur une situation critique et désespérée. Si au prime abord les figurines lego peuvent freiner à l’immersion, on se laisse prendre au « jeu », agrippé par les évènements qui se jouent. Ce court-métrage est une façon originale de traiter un sujet d’actualité.
Who Killed Gong Jung-hwan ?(2012) de Han Ji-hye suit une jeune femme de 29 ans qui ne parvient pas à trouver un emploi. Elle décide de partir en voyage alors que ses proches la racontent… Ce film se révèle comme un constat sans appel sur une jeune génération laissée en marge de la société alors même qu’elle fut élevé en perpétuelle compétition. Cela crée un complexe d’infériorité chez les « losers » causé par la pression sociale. Ce constat purement coréen s’émancipe sur un constat plus global des jeunes dans le monde et des particularités qui s’en dégagent. Si le film n’est pleinement réussi, il révèle tout de même des qualités. D’autant plus que la réalisatrice fait mouche par un traitement décalé.
>Rediffusion le Mardi 6 NOV à 14h / Salle 1 I.D.