Deux bonnes nouvelles viennent éclaircir quelque peu et très éphémèrement l’horizon obstrué des Grecs.
La justice grecque a acquitté jeudi le journaliste Costas Vaxevanis poursuivi pour avoir publié une liste de 2059 détenteurs grecs de comptes en Suisse. Une liste que Lagardexemtéedimpôts avait transmise en 2010 au gouvernement grec sans que celui-ci ne l’utilise. On se demande pourquoi….
Par ailleurs , les coupes dans les retraites décidées par le gouvernement à la demande de la Troïka ont été jugées anticonstitutionnelles.
C’est déjà ça de gagné. La Grèce respire un peu.
Par contre selon « Bild », la France pourrait être la nouvelle Grèce. Aïe. On ferait bien de s’inquiéter.
La Grèce respire… un peu
Costas Vaxevani était accusé de violation des données personnelles et risquait jusqu’à trois ans de prison pour avoir publié cette liste transmise en 2010 au gouvernement grec par l »actuelle directrice générale du FMI. Bien moins que Hervé Falciani qui lui a eu le tort d’être Suisse et qui attend toujours au fond d’une geôle espagnole sont extradition vers le paradis fiscalo- helvético-mafieux.
L’argumentaire du Procureur ne manque pas de saveur et prêterait rire si 3 ans de prison n’avaient pas été en jeu. »Vous avez ridiculisé publiquement une série de personnes, vous avez livré ces gens à une société assoiffée de sang ». « La solution aux problèmes que traverse le pays n’est pas le cannibalisme« . Pour un peu, il nous tire une larme d’émotion citoyenne. La justice aveugle tendance autiste. C’était M Guignolanoukos en différé d’Athènes. Merci pour la leçon de civisme et de morale à deux sous.
Toujours est-il que la liste contenait 2059 noms de particuliers et de sociétés grecques détenteurs d’un compte de la banque HSBH en Suisse et garnis, vous vous en doutez, par de l’argent volé à la Grèce.
Reste à savoir pourquoi est-ce-que les trois gouvernements successifs qui ont eu connaissance de la liste, dont l’actuel, ne l’ont pas utilisée. Paraît-il qu’elle se serait même perdue. C’est bêta. (L’Expansion)
L’autre bonne nouvelle est que la cinquième « réforme » des retraites grecques depuis 2010 a été jugée anticonstitutionnelle à l’unanimité des 30 juges. Le gouvernement grec prévoit une réduction proportionnelle de 5 à 15% des pensions de retraites qui dépassent 1.000 euros par mois et un recul de deux ans de l’âge de départ en retraite (67 ans au lieu de 65) à partir du 1er janvier 2013 . C’est qu’il faut bien obéir à la Troïka, en mal de sacrifices humains.
Malheureusement pour les Grecs la Cour n’émet que des avis non contraignants. Vous parlez d’une constitution…
Et le ministre des Finances ne s’en fait donc pas trop, lui qui a déclaré après une entrevue avec le premier ministre: »Je ne suis pas particulièrement inquiet, je crois que ces mesures seront adoptées« . Grand bien lui fasse, les Grecs sont inquiets à sa place. (L’Expansion)
D’autres feraient bien de s’inquiéter
Pendant ce temps, les dirigeants européens font dans mondanité, réunis par un investisseur, propriétaire d’une fondation qui porte son nom, qui les a réunis u le 30 octobre à Berlin afin de disserter sur le thème « L’Europe après la crise » .
« Le tabloïd Bild pointe pour sa part le déclin de la Grande Nation – qu’il voit potentiellement « devenir une nouvelle Grèce » . Il reprend l’exhortation de l’ex-président de la BCE, Jean-Claude Trichet, pour que la France relance sa compétitivité et cite l’ex-chancelier Schröder prédisant que « les promesses électorales du président français se briseront sur la situation économique. »" (Courrier International)
Nous voilà prévenus. Bild ne vaut pas grand chose, rassurons-nous. Mais qui sait, malgré l’état de santé épatant de la France et la volonté de nos dirigeants, tout peut arriver…