Je comprends que nous n'allions pas courir comme des touristes sans gêne alors que la moitié de la population manque cruellement de vivres, d'eau et d'électricité mais cela dégoûte tout de même d'avoir payé autant d'argent pour faire un week-end de cinq petits jours et croquer la grosse pomme.
A défaut d'un résumé de la course de l'édition 2012, je vous propose de revenir sur la performance de mon ami Cédric qui a terminé son premier marathon à Vincennes le dimanche précédent.
Giao : Félicitations pour avoir brillamment terminé ton premier marathon, comment t'es venue l'idée de t'inscrire pour la première fois à cette épreuve mythique ?
Cédric : Restons modeste : il n’y avait que 5 personnes derrière moi.
En même temps, j’ai fini, c’est vrai. C’était mon objectif. Et idéalement, en
moins de 5h, ce qui a été le cas.
Je crois que je me suis décidé un peu après qu’Anne
Philippon m’a dit coup sur coup, à une soirée chez toi il y a un an, que 1)
j’avais drôlement pris de bide et 2) « comment ça ? tu n’as toujours pas fait
de marathon ???!! » (on précise qu’Anne est finisheuse du Marathon d’Annecy
avec sa copine Danielle). Résultat, après avoir raté le coche pour le marathon
de Paris, je m’inscris pour Vincennes. Juste après, début avril, je me fais un
belle entorse que je ne prends pas au sérieux, ce qui m’empêche de courir avant
le milieu de l’été. C’est seulement fin août que je me décide de m’y remettre
pour être prêt le 28 octobre.
Giao : Quelle a été ta préparation, as-tu suivi une alimentation particulière ?
Cédric : Au niveau de l’alimentation, rien de spécial. J’ai simplement fait attention depuis quelques mois, et du simple fait de reprendre l’entrainement, j’ai perdu mes quelques kilos en trop (c’est toujours ça de moins à porter sur 42km…). Ensuite, j’ai suivi tes conseils pour les jours d’avant avec 1,5l de Malto par jour.
Giao : T'es-tu fait assisté par un coach ou un ami plus expérimenté ?
Cédric : Les seuls conseils que j’ai eu sont les tiens et ils
n’étaient pas inutiles : courir l’équivalent d’un marathon chaque semaines
(rythme que j’ai atteint vers fin septembre), et faire cette même distance sur
deux jours, ce que j’ai atteint deux semaines avant la course. Ce qui m’a
manqué, c’est les fractionnés. J’aurais surement fait un meilleur temps si
j’avais été plus assidu là-dessus.
Giao : As-tu eu des doutes pendant ta préparation ?
Cédric : Ah oui, le 19 septembre, quand j’ai réveillé mon entorse qui datait du printemps. J’ai vraiment cru que c’était mort. Finalement, je me suis vite remis et je recourais 10 jours plus tard. Ouf !
Giao : Comment as-tu passé la journée qui a précédé l'épreuve ?
Cédric : J’ai fumé des joints et descendu trois bouteilles de rhum.
Ça m’a aidé à dormir, j’étais un peu stressé.
Bon, en fait, une journée très normale, pour ne pas dire
affligeante de banalité : j’ai fait le marché avec une amie, on a cuisiné du
poisson à la Thaï (avec du riz), et je suis allé voir Skyfall (au fait, tu n’as
toujours pas fait d’article dessus, t’es fatigué ou quoi ?). Ah si : j’ai couru
6km tôt le matin pour tester l’habillement à cette température (je n’avais
encore pas fait d’entrainement par ce temps). J’ai opté pour la polaire, grave
erreur, au lieu de prendre un coupe-vent un peu respirant. La prochaine fois,
j’investis.
Giao : Quelles pensées t'ont traversé l'esprit quand tu attendais dans le sas de départ ?
Cédric : Ne pas me rater sur le démarrage de l’application Runkeeper.
Par contre, à l’arrivé, j’ai mis une minute à me rappeler de l’éteindre, quel
âne ! Heureusement que mon score est visible sur topchrono : 4h 59' 22"
Sinon, j’étais un peu comme dans une bulle, concentré mais
pas vraiment conscient de l’épreuve que j’avais devant moi. Tu vois Jacques
Mayol dans le grand bleu ? Eh ben la même chose… ;-)
Giao : Avais-tu une stratégie de course, comment as-tu choisi ton allure ?
Cédric : J’ai fait les 20 premiers km à mon rythme d’entrainement, c’est-à-dire à 10km/h, et c’est juste après que c’est devenu très tactique : à partir du 25e km, eh bien… j’ai fait ce que j’ai pu ! J’ai fini à 8,4 de moyenne, autant dire qu’il y a eu des hauts et surtout des bas.
Giao : Passé le premier semi, tu as eu des signes de difficultés ? Qu'est-ce que le mur du marathon pour toi qui l'a expérimenté pour la première fois ?
Cédric : Le mur s’est donc manifesté peu après le premier semi. Le rythme a baissé. Le redémarrage après chaque ravito était de plus en plus pénible. A certains moments, quand je doublais des coureurs qui marchaient (je me comprends), on pouvait faire la causette tellement j’allais pas vite…
Giao : Comment t'es-tu senti dans les derniers kilomètres et surtout lorsque tu as passé la ligne d'arrivée tant attendue ?
Cédric : Les derniers kilomètres : comme un robot. Le fait de savoir
que c’était quasi gagné me réconfortait. Je donnais tout ce que j’avais sans
pouvoir physiquement aller au-delà d’un pénible 8km/h. Le but était d’arriver
avant la barre symbolique des 5h. ça c’est joué à quelques secondes !
A l’arrivée, une vrai jouissance : celle de pouvoir enfin
m’arrêter de courir ! …et une pensée pour mon amie Silvia qui traverse une
épreuve très difficile et à qui je dédie ma course.
Giao : Bravo à toi, que dirais-tu à quelqu'un qui as très envie de courir le marathon mais qui n'ose pas car c'est un challenge quand même très impressionnant ?
Cédric : Merci et surtout merci à toi pour ton soutien et tes
conseils. C’était génial de t’avoir à mes côtés - même si j’ai surtout vu ton
dos ! ;-)
A quelqu’un qui est en mesure d’y arriver (qui a déjà fait
des semis ou des 20 km sans problème), je le conseille. Ce qui est important
(n’est-ce pas Silvia ?), c’est de se fixer des objectifs qu’on peut atteindre.
Et ensuite, bien-sûr, se donner les moyens d’y arriver. Je trouve que la course
à pied est un sport dans lequel on peut progresser assez vite avec un
entrainement raisonnable. Le marathon est une course mythique. C’est incroyable
de pouvoir dire que je suis un marathonien !
Ca me semblait tellement
impressionnant autrefois…
Merci Cédric à la prochaine mon ami et bien sûr on pense très fort à Silvia.
Marathon de Vincennes 42,195 km le 28 octobre 2012