Bercy: Janowicz veut aller au bout

Publié le 02 novembre 2012 par Rene Lanouille

Q. Vous avez battu parmi les 10 meilleurs joueurs mondiaux, 4 d'entre eux relativement facilement.
R. Hier, j'ai sauvé une balle de match, on ne peut pas dire que cela a été facile. Aujourd'hui aux deuxième et troisième sets, j’ai joué le meilleur tennis de ma vie. En fait, je ne savais pas que je pouvais jouer aussi bien. Le premier set, j’étais un petit peu anxieux. J’ai commencé un petit peu à froid. Mais après, ce premier set je me suis détendu et il s’est passé quelque chose de magique. J’ai joué avec l’impression que je pouvais mettre toutes les balles dans le court, et je suis en demi-finale. Ce n’est vraiment pas facile pour moi de prendre conscience de ce qu’il se passe dans ma vie en ce moment.

Q. Avant l’interruption médicale pour Janko, est-ce que vous vous étiez rendu compte que quelque chose n’allait pas pour lui ?
R. Non, je n’ai pas pensé à cela. Dans le deuxième et troisième set, je jouais très bien et je ne m’étais pas rendu compte qu’il avait quelque chose. Il jouait le même tennis qu’au premier set, c’est simplement moi qui ai commencé à jouer un peu mieux. Peut-être qu’il avait quelque chose qui n’allait pas, je ne sais pas. Peut-être qu’il avait des vertiges ou mal à la tête, je ne sais pas, en tout cas moi sur le court pendant le deuxième et troisième set je me suis senti incroyablement bien et j’avais l’impression de faire tout ce que je voulais.

Q. Je pense que le public s’est trouvé un nouveau héros, mais cela va changer demain sans doute quand vous allez jouer contre Gilles, pensez-vous que vous devez vous préparer mentalement à jouer peut-être dans une ambiance un peu plus calme contre Simon demain si vous faites comme aujourd’hui ?
R. Oui, demain je vais jouer contre un joueur français, mais mentalement je suis solide. Je me rappelle de mon match contre Murray en Grande Bretagne pendant la Coupe Davis il y a 3 ans. Tout le public était contre moi, plus de 5 000 personnes. Et en fait, cela m’était égal, je me concentrais sur mon jeu, alors j’espère pouvoir faire la même chose demain.

Q. Hier soir, avez-vous trouvé le sommeil facilement après avoir battu Murray ? A quelle heure vous êtes-vous couché et ce soir est-ce que ce sera aussi facile de vous endormir ?
R. Je n’ai pas de problème pour dormir. J’ai très bien dormi : 2 heures. Pas de problème pour dormir du tout. Je suis resté sur l’ordinateur pendant un certain nombre d’heures et j’ai réussi à m’endormir à 5 heures. Ce soir là je n’arrivais pas à dormir. Mais je vois bien que ce n’est pas important, même si je ne dors pas, je joue le meilleur tennis de ma vie en ce moment, et j’espère que demain je pourrai jouer encore mieux. Je ne sais pas ce que je peux attendre de moi-même, mais j’espère en tout cas ne pas terminer le tournoi demain, pas encore.

Q. À la fin de ce match, vous avez exprimé beaucoup d’émotions, vous étiez ému. Que veut dire pour vous d’être en demi-finale et quel retour avez-vous eu de vos sponsors, de votre famille après votre parcours ici ?
R. Être en demi finale, c’est incroyable pour moi et ma famille qui pleurait après le match d’hier, après celui d’aujourd’hui aussi. C’est une semaine incroyable pour toute ma famille. Peut-être que grâce à cette victoire, je vais peut-être pouvoir obtenir un plus grand sponsor. Parce qu’au début de l’année, j’ai eu beaucoup de mal et l’année dernière aussi, je n’avais pas beaucoup d’argent. Je n’ai pas pu aller cette année à l’open d’Australie parce que je n’avais pas assez d’argent. J’espère qu’après cette semaine, ma vie va changer un petit peu. Elle a déjà changé je dois dire, mais j’espère avoir des sponsors maintenant. Comme cela je n’aurais pas à me préoccuper de l’argent pendant l’année qui vient.

Q. Vous êtes le joueur polonais numéro 1, est-ce que le tennis est très populaire dans votre pays ? Tout le monde est au courant ?
R. Le tennis est très populaire parce que Agnieszka est une des meilleures joueuses du monde, elle a été en finale à Wimbledon, alors grâce à elle le tennis est devenu très populaire en Pologne maintenant. Après le match d’hier, mes collègues m’ont dit que je suis passé sur toutes les télés polonaises sans exception et peut-être qu’à travers moi, le tennis va devenir un sport plus populaire.

Q. Vous avez joué en Coupe Davis avec un public de 5 000 personnes contre vous et vous êtes solide mentalement, mais pouvez-vous nous expliquer d’où vient cette force mentale ?
R. Je ne sais pas. Je ne sais pas… À l’école, j’étais toujours le méchant garçon, je me bagarrais avec tout le monde, avec les professeurs, alors j’étais vraiment un petit garçon très méchant. Ce n’est pas facile d’expliquer pourquoi j’étais comme cela. Hier, j’ai joué contre Murray par exemple, je ne sentais pas de plaisir, j’essayais de jouer simplement le meilleur tennis que je pouvais, je ne sais pas ce que je peux vous dire sur moi.
Johnny Utah