Dzogchen et enfance

Publié le 02 novembre 2012 par Joseleroy

Le dzogchen est un enseignement tibétain qui pointe vers la vraie nature de notre esprit. James Low ici montre que cet esprit simple et nu n'est rien d'autre que l'ouverture que vivent les petits enfants, naturellement.

"Au Tibet, il a été dit que le dzogchen était au Tibet avant que le bouddhisme arrive. Il était là avant la religion Bön aussi. Ce qui signifie que ce n’est pas un système inventé, mais quelque chose qui était, qui a toujours été là, et auquel les gens de tous les endroits, de tous les temps ont accès. Très souvent, si vous passez un peu de temps avec des petits enfants, vous pouvez ressentir qu’ils vivent cette expérience. Bien sûr, quand les enfants sont petits ils ne font pas de commentaires sur ce qu’ils font, ce qui signifie que leur vie, leur expérience est ouverte et immédiate pour eux. C’est merveilleux de voir les gens quand ils rencontrent un petit bébé ; généralement,  quelque chose dans le cœur s’ouvre et le visage s’illumine, et les gens sont tendres et immédiatement connectés avec le bébé. C’est la véritable ouverture et la vulnérabilité du bébé qui invitent les personnes à entrer dans son  monde. Bien sûr, un bébé est plutôt démuni. Quand il grandit et apprend comment prendre soin de lui-même, il perd cette ouverture. Ceci est plutôt triste et cependant cela s’est produit pour chacun d’entre nous. Il y a eu un temps où nous étions juste nous-mêmes, et puis nous nous sommes « développés », ce qui était nécessaire pour s’adapter à la société, mais dans cette évolution nous nous sommes perdus. Nous sommes devenus tournés dans ou tournés vers le rythme du monde, les exigences nécessaires de l’existence.

Cependant, du point de vue du dzogchen, l’ouverture est toujours là et la tache de la méditation est d’intégrer notre capacité pour la complexité « d’être dans le monde avec les autres » avec la simplicité du fondement. La base de la pratique est de s’éveiller à l’état qui est déjà ici, de lui être complètement ouvert, un état qui nous est caché par rien d’autre que notre propre activité. Ce dernier point est très important puisqu’il signifie que tout ce dont vous avez besoin est déjà là avec vous ; il s’agit de savoir comment prêter attention à votre existence. » Trouver son chemin vers chez soi : une introduction au dzogchen, Enseignements donnés par James Low, Espagne, juin 2010.

 

Lire aussi ce texte : "Je suis une non-entité" de James Low

"Je suis une non-entité

La base de ma présence est indéfinissable, jamais contrainte, restreinte ou contaminée. Je suis ouvert, insaisissable, nu, toujours frais – la présence vide toujours et déjà intégrée. Sans changement ou effort cet état est aussi l’infinie richesse de toutes les apparences possibles. Ouvert et vide n’est pas different de riche et plein. C’est le champs ouvert dans lequel les gestes émergent : gestes d’identité, de connection, de contrôle, de limitation, de bienvenue, de conflit. La totalité du samsara et du nirvana n’est autre que le jeu des possiblités de ce champs de devenir.

Quand la peur, l’attachement et l’amour pour soi-même apparaissent, ils sont la radiance vide de la nature inssaisissable. Détends-toi et vois qu’ils se libèrent d’eux-même. Identité, intention, espoir, peur, sentiment d’être perdu, désespoir, tous sont des moments dépourvus d’essence durable. Sans essayer de changer l’expérience, sois présent comme celui qui fait l’expérience, la source ; présence inséparable de l’espace.

Je suis ouvert, je suis tout, je suis juste ça, je ne suis rien. Tout ce qui est dit ou pensé n’est qu’un jeu ; rien est rien, tout est rien, rien est tout.
Je suis une non-entité. Notre présence, cette étonnante, insaisissable capacité à faire de la conscience est aussi une illusion. Rien, quelque chose, tout, quoi que ce soit, juste cette chose, rien - ces moments ne sont ni séparés ni différents, ils sont la richesse insaisissable et nonduelle de la base ouverte.

Je suis, une non-entité. Je suis une non-entité. Je, suis une non-entité. Les problemes ne sont qu’analyse grammaticale et ponctuation. Commence avec je suis, eveille-toi à je suis, détends-toi en tant que je suis."

James Low
Traduit de l’anglais par Chimed Wangchoug