Toute la population doit trouver sa place dans un programme sport pour la santé, le médecin doit transmettre ses connaissances et en surveiller leur application, le citoyen doit admettre que le maintien de sa santé appelle la poursuite d'une activité physique et sportive et les pouvoirs publics doivent intervenir pour rendre prioritaire l'application d'un programme national d'activité physique et sportive (APS). C'est ce qu'écrivent, en substance, les experts de l'Académie de médecine dans leur rapport « Les activités physiques et sportives, la santé, la société ». Bref, une suggestion aux multiples bénéfices en termes de santé et d'économies, le sport prescrit si nécessaire et remboursé, c'est aussi bon pour la Sécu.
Une pratique « Régulière, Raisonnée, Raisonnable » : Le groupe de travail a donc non seulement réévalué les avantages d'une pratique régulière, raisonnée et raisonnable de l'activité physique et sportive et rappelé l'insuffisance générale de pratique en France. Alors que l'inactivité physique est responsable d'1 décès sur 10 dans le monde soit 3 millions de personnes selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en France, la pratique de l'activité physique reste inférieure à celle de 34 autres pays, européens et américains de même niveau économique: Seuls 11,3%des femmes et 25,2% des hommes pratiqueraient une activité physique ou sportive, à un niveau suffisant.
« Le sport sur l'ordonnance médicale » : L'Académie fixe la barre à 5 demi-heures par semaine de pratique correspondant à une dépense d'énergie consommée en kilocalories (Kcal) de 1000 à 1700 kcal par semaine et recommande « le geste médical » sur cette pratique minimum. Un geste qui peut se limiter à la prescription de mesures de prévention primaire proposées à un sujet en bonne santé, exerçant l'activité physique conseillée, mais qui pourrait, dans d'autres circonstances, pathologiques ou en situation d'handicap, aller jusqu'à la prescription d'activité physique ou sportive (APS) en complément d'un traitement ou, même comme seul traitement. Cette prescription s'entend chez des sujets respectant une « hygiène de vie », précise le groupe de travail.
Organiser la prise en charge par l'Assurance maladie : Enfin, l'Académie propose une nouvelle organisation impliquant les pouvoirs publics pour encourager à la pratique d'une activité physique ou sportive : Un programme national, avec notamment une initiation aux activités physiques et sportives intégrée aux programmes actuels d'enseignement scolaire et universitaire, mais aussi une préparation à l'activité sportive, une information sur l'impact des APS sur l'organisme et des notions de secourisme. Enfin, la prise en charge par l'assurance maladie dans le cadre de sa politique de prévention devrait être envisagée, en association avec les mutuelles et les assurances privées, tout comme la sensibilisation des médecins et des enseignants aux bénéfices en termes de santé et d'économies.
Source : Académie Nationale de Médecine « Les activités physiques et sportives, la santé - la société » Jacques Bazex, Pierre Pène, Daniel Rivière, Michel Salvador (Visuel Fotolia)