Mais il sublime ce manque en créant des objets qui permettent au citadin de vivre quelques instants de poésie au quotidien…un mini jardin, une mini-cabane de jardin pour amener un peu d’oxygène en ville, retrouver un semblant d’authenticité.
Partageant maintenant son temps entre Paris, Londres et Tapei, il fait une pause pour nous parler de sa passion et de ses projets, comme le révolutionnaire Graine de pot, une plante qui vit en quasi-autonomie et dont le pot est biodégradable (en recherche d’un éditeur). Mais laissons lui plutôt la parole à ce clairvoyant François car il a des choses à dire !
PARCOURS
Ayant passé toute mon enfance dans une ferme où nous pouvions quasiment vivre en autarcie, l’arrivée à Paris a été un choc pour moi. J’avais besoin de verdure, j’avais besoin de voir la nature changer au cours des saisons et c’est tout naturellement que j’ai choisi de travailler sur le thème du jardinage en ville pour mon diplôme à l’ensci les Ateliers. Mon premier constat était que la terre n’étant plus présente à l’état naturel dans un environnement urbain. De là est née le projet Graine de pot, actuellement en développement.
En 2003 j’ai commencé à bosser avec Le Cèdre Rouge pour du produit, le conseil Général de l’Essonne des projets jardins, l’entreprise Balcoon pour laquelle je continue de dessiner des aménagements de terrasses, Radis et Capucine avec qui j’ai fait des kits de culture…
Aujourd’hui mon activité est plus diverse, j’aborde le design global en tant que directeur artistique d’une entreprise taiwanaise qui vend des produits biologiques, je travaille sur l’image globale de l’entreprise. J’ai créé l’identité de la marque par le graphisme, le design des packagings, de produits, du stand, des locaux, d’un bar…
J’ai des projets en cours avec Malibu, la Galerie Sentou, le Papier d’Arménie et quelques objets en développement pour des marques taïwanaises.
VISION
Le design produit est une activité qui demande de la patience, le processus de création peut être rapide mais la mise au point prend beaucoup de temps. On réalise une maquette, puis un prototype, parfois deux, trois, chaque petit détail a son importance, l’esthétique, la technique mais aussi le prix car le jour ou l’on lance le produit c’est parti pour 10 000 pièces. C’est aussi tout ça le travail du designer !
Le designer doit aussi prendre en compte les problèmes environnementaux qui sont obligatoirement liés à la production d’objets. Au moment de la création il faut penser l’objet jusqu’à sa fin de vie et toutes les conséquences qu’il peut avoir sur l’environnement. Je n’ai pas la prétention de faire de l’éco-design car c’est une démarche très complexe avec beaucoup de paramètres à prendre en compte et chaque situation est une situation particulière. Ce n’est pas forcement parce qu’on utilise du bois qu’on est écologique ! A mon niveau j’essaye de faire avancer les choses, pas à pas, c’est un des devoirs du designer.
Il y a toujours un petit quelque chose à faire pour que le produit soit plus écologique. Mon rôle est aussi de sensibiliser les chefs d’entreprise qui n’ont pas toujours le recul suffisant pour aller dans ce sens. (ndlr: Julien a aussi travaillé avec l’Adem)
Pour comprendre au mieux les enjeux de la création il est important pour moi de suivre de près l’évolution de la société, de comprendre les utilisateurs mais aussi les fabricants.
J’aime aller dans les usines rencontrer les ouvriers, loin du papier glacé des magasines, je suis un designer de terrain et j’espère tout terrain. Régulièrement j’essaye de monter des projets à l’étranger, au Kazakhstan, au Kirghizstan et dernièrement en Ethiopie où j’ai travaillé avec des artisans sur un projet de meubles d’extérieur fabriqués en pisé.
SITES
+Site de François Clerc
+Site de Ihrmarke
+ Site de Balcoon