Cette après-midi, partons à la découverte des paysages de Norvège, mais ne voyageons pas n’importe comment… Où plutôt avec n’importe qui ! Rune Guneriussen, artiste conceptuel norvégien, est l’unique témoin de ses étranges compositions où la présence de l’homme ne se lit qu’au travers d’objets du quotidien (lampes, téléphones, tables, chaises). La photographie est la seule preuve tangible de son intervention. Avec Rune Guneriussen, on ne risque pas de se perdre dans les vastes forêts de sapins ou en arpentant les fjörds, car ce jeune photographe, formé au Surrey Institute of Art & Design (Angleterre) s’approprie la nature environnante pour y installer de surprenantes compositions. Guneriussen met en scène des séries d’objets du quotidien dans les espaces naturels, et leur intégration est si bien réussie que se forment alors des paysages littéralement extra-ordinaires. Les objets électriques, liés à une notion de “confort intérieur” deviennent cocasses, une fois alignés dans la neige. Mais ses photos racontent encore plus que ce simple constat initial. Poétiques, féériques, merveilleusement évocatrices, ces installations incitent à la rêverie et à l’imagination. Tout le mystère des légendes scandinaves… Guneriussen défend que l’art doit servir avant tout à questionner et à surprendre ; il ne dicte pas la façon dont ses oeuvres doivent être interprétées. Il se contente d’indiquer un chemin… à chacun d’interpréter ensuite. On peut tout de même remarquer dans son travail des références à l’idée, chère à Rousseau, de “nature et culture”. Les titres de certaines photos jouent à animaliser (ou à humaniser) les objets. Ici les lampes deviennent des troupeaux d’étranges bestioles, on suit la migration forcée de ces petits robots, on s’attendrit presque pour ce qui ressemble à de petites bêtes perdues face à l’horizon. Symbole des degrés de l’évolution? Représentation allégorique de l’espèce humaine? Ode à l’immensité des paysages terrestres? Ou simplement bel agencement de couleurs? Non, on ne donnera pas d’explication, on l’a dit: à chacun d’y voir ce qu’il veut. Visitez son site web