Magazine Culture
Paru en 2006 en Italie, cet ouvrage peut être considéré comme le testament de cet immense écrivain, ami de Primo Levi, décédé en 2008, à l’âge de 86 ans. Aux saisons qui rythment sa vie, il invite le lecteur à l’observation émerveillée de la nature omniprésente des hauts plateaux d’Asiago et laisse affluer ses souvenirs : L’occupation allemande, la faim, la neige et le vent entre les maisons brûlées des villages, mais aussi la récolte des pommes, les balades avec sa petite fille en hiver, l’odeur d’une poignée de terre. En écho à la cruauté et à la barbarie des hommes, résonnent longtemps encore après avoir refermé ce livre le chant du martinet, de la grive, du vautour fauve ou du rossignol, dont il nous raconte les comportements avec beaucoup de poésie et de jubilation. Le plus beau passage de ce récit évoque le cimetière de son village avec les compagnons du pays – aimés, contemporains, admirés – qui lui ont tout appris, alors que les merles au-dessus des tombes - avant qu’elles ne se couvrent de fleurs – invitent les défunts au bal du printemps. Magnifique !