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Il paraîtrait...

Publié le 02 novembre 2012 par Ericguillotte

- que la mise à pied est une mesure interdisant à un salarié présumé coupable d’une faute de se présenter au travail. Ce mot, présumé, il peut en faire des choses, en bouleverser des habitudes, des vies ou des cerveaux ! Cette idée d’exclusion temporaire et/ou définitive doit être pour le moins déplaisante pour l’employé(e) qui ne voit plus ses collègues, doit oublier la routine quotidienne, subit des vacances imposées, et doit attendre la décision finale à la maison, fébrile, pointé du doigt, présumé, donc supposé innocent, mais à coup sûr cible des discussions devant la machine à café, avec donc, oreilles qui sifflent. L'expression, mise à pied, a des origines militaires. Ce qui n’est généralement pas bon signe. Lorsque les cavaliers étaient sanctionnés par leurs supérieurs, on leur retirait leurs armes et leurs chevaux, les forçant alors à se déplacer à pied, situation des plus humiliantes pour eux. Parallèle, pour le salarié, la présomption est humiliante et quoi qu’il arrive ensuite, le traumatisme aura existé. Si on y ajoute les pressions au travail, et parfois les harcèlements, les regards des fameux collègues qui penseront même en cas d’innocence prouvée, pour une majorité, qu’il n’y a pas de fumée sans feu, on peut estimer que le nombre de suicides est somme toute raisonnable. Les entreprises françaises pourraient mieux faire. On pourrait afficher les photos des salariés mis à pied, créer des sites internet, inventer une alerte avant le 20h. Lorsqu’on regarde le droit de travers, on pense oblique !

- que le droit d’alerte et de retrait du salarié, en cas de danger grave et imminent pour protéger sa vie ou sa santé, est un droit essentiel, prévu par plusieurs dispositions législatives et le code du travail, pour pouvoir se protéger et se préserver des dangers potentiels dans un établissement public ou une entreprise privée. Je ne me fais pas à ce droit-là. Si on l’applique à la lettre, les bureaux vont être vides, c’est à parier. Lorsqu’on voit les têtes de certains dans les files d’attente, la bienséance du client de base, la fuite serait légitime. De la même façon, le comportement des petits chefs pourrait justifier que les jambes soient prises à n’importe quel cou. De surcroit, je signale qu’on voit de plus en plus de marches de zombies, des ouragans qui ne se gênent pas pour passer sur les plus grandes villes de la planète, si fameuses soient-elles, et je rappelle que la fin du monde approche. Donc, si vous ne faisiez pas le pont, vous pouvez le faire, utiliser mes propos ou inventer votre propre danger grave et imminent, mais alertez et retirez-vous. Lorsqu’on regarde le droit de travers, on pense oblique !

- que la loi de modernisation du marché du travail a créé un nouveau moyen de mettre fin au contrat de travail, la rupture conventionnelle. Certaines expressions ont tout de même des couleurs étonnantes, des polysémies surprenantes, on peut tellement les imaginer dans d’autres cadres que celui du travail ! Modernisation pour arriver à une entente simple entre deux êtres, l’humain progresse lentement, avouons-le. La rupture conventionnelle suppose naturellement le consentement libre et entier des deux parties et prévoit donc une procédure qui protège le libre-arbitre du salarié. Ce qui sidère dans ce genre de droit, c’est qu’il faille préciser les concepts de liberté de choix ou de libre-arbitre. Cela signifie que ça ne tombe pas sous le sens, quand on doit spécifier quelque chose, c’est limite effrayant sur le fond, ça rend nauséabonde l’essence humaine. Quoique, puisque les licenciements abusifs existent, que certains trouveront moyens de contourner la loi modernisée, que d’autres se jouent des droits accordés, les textes ne restent que des pare-feux, certes, un peu trop perméables, boucliers illusoires, mais finalement et malheureusement nécessaires. Lorsqu’on regarde le droit de travers, on pense oblique !


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