Des chercheurs de l'Université du Texas Health Science Center à Houston (UTHealth) ont identifié les gènes bactériens qui confèrent à la bactérie de la maladie de Lyme sa contagiosité, sa virulence et sa rémanence. Cette découverte, présentée dans l'édition du 25 octobre de la revue PLoS ONE, pourrait faire progresser considérablement le diagnostic et le traitement de cette maladie, qui touche environ 15.000 Français chaque année.
Borrelia burgdorferi, la bactérie transmise par les tiques cause la maladie de Lyme, dont les symptômes incluent la fatigue, la douleur, la perte de mémoire ou de concentration et, chez certains patients, arthrite inflammatoire, douleurs articulaires, musculaires, lupus… fait chaque année en France entre 12.000 et 15.000 victimes. Si son incidence est en augmentation de 10% en Europe, la maladie de Lyme reste mal et difficilement diagnostiquée et sans protocole particulier de traitement.
«Nous pensons que ce sera l'une des publications les plus significatives sur la maladie de Lyme pour les prochaines années. Cette approche globale permettra de faire avancer la recherche y compris sur d'autres pathogènes ayant des propriétés similaires », a commenté le Pr Steven Norris, auteur principal de l'étude. Ces chercheurs de l'UT, les Drs Tao Lin et Steven Norris, ont développé une nouvelle technique qui leur a permis de tester 15 fois plus de gènes bactériens que les précédentes évaluations réalisées au cours des 30 dernières années. L'objectif était de déterminer leur rôle dans l'infection et élucider le mystère de la façon dont la bactérie Borrelia burgdorferi, en forme de spirale, cause la maladie de Lyme, peut envahir presque tous les tissus chez les humains ou les animaux et déclencher une infection qui dure de quelques mois à plusieurs années.
Les chercheurs ont « disséqué » le mécanisme de la pathogenèse chez les mammifères et les tiques en effectuant des tests sur les 1.739 gènes de la bactérie pour voir quels gènes possédaient une incidence sur la capacité du micro-organisme à propager la maladie. Les chercheurs ont muté les gènes bactériens et mesuré l'impact dans un modèle d'infection de la souris. 4.479 bactéries mutées ont ainsi été isolées et caractérisées. 790 gènes ont été désactivés dans une période de temps relativement courte. 601 autres gènes ont été identifiés comme des gènes candidats essentiels. Parmi ces gènes jugés importants pour l'infection sur la souris, des gènes impliqués dans la motilité et la chimiotaxie... Une nouvelle « bibliothèque » qui pourrait permettre de conduire à terme, à une évaluation efficace des rôles des différents gènes de B. burgdorferi dans le cycle infectieux et la pathogenèse de la maladie de Lyme.
Avec le temps, une telle compréhension des facteurs génétiques de virulence pourrait permettre de développer des candidats vaccins, de meilleurs outils de diagnostic et dpeut-être même, des médicaments ciblés, concluent les auteurs.
Source: PLoS ONE October 25, 2012 doi:10.1371/journal.pone.0047532“Analysis of an ordered comprehensive STM mutant library in infectious Borrelia burgdorferi: insights into the genes required for mouse infectivity.”(Visuels bactérie CDC)
Accéder aux dernières actualités sur la Maladie de Lyme