Haut les cœurs, la guerre contre les abominables transports individuels polluants continue et est bientôt en passe d’être gagnée dans les grandes villes ! Les attaques portées physiquement contre les voitures, la circulation et les automobilistes, se doublent de fines attaques psychologiques contre le produit lui-même. Si l’on y ajoute les coups de boutoirs ministériels, on sent bien proche la fin du problème !
Le musée de cire Delanöe progresse donc d’un grand pas : le maire de Paris a dévoilé il y a quelques jours un nouveau plan de lutte acharnée contre la vilaine pollution automobile dans sa ville en proposant l’installation d’une zone démilitarisée avec miradors et mines anti-char pour les véhicules de pauvres, dès septembre 2014.
Certes, ce n’est pas tout à fait comme cela que l’opération est présenté dans une presse délicieusement complaisante pour les saloperies hypocrites que nous prépare le politicien, mais l’analyse du xyloglotte ne laisse aucun doute : entre l’accroissement des zones de vexation automobile où la vitesse est limitée à 30 km/h (parce que 13, c’était visiblement trop ridicule) et l’instauration d’un péage au kilomètre pour les poids lourds sur les autoroutes de la métropole, on comprend que le rêve humide d’une ville tétanisée sous les lois, les limitations et les interdictions est maintenant, enfin, à la portée des abrutis avec chauffeurs, gyrophares, voitures de fonctions, transports en communs gratuits et surtout sans enfants.
L’idée est, pour les frétillantes équipes de nantis socialistes humanistes avec les aisés, c’est de « lutter contre la pollution » en souhaitant « que progressivement nous interdisions les véhicules qui sont les plus nocifs pour la santé », santé que ces cauteleux crétins ont, au passage, bousillé méticuleusement pendant les trente dernières années en favorisant scandaleusement le diesel par une taxation consternante au détriment de l’essence. Du reste, le parc des bus de la RATP roulant à 60% au diesel, on attendrait du maire de Paris qu’il loue une petite paire de couille pour décider courageusement, un beau matin, de passer l’ensemble de la régie à l’électrique (ce qui paralysera le service en dehors des périodes de grève, le rendant ainsi ultimement inutile).
Dans une magnifique illustration de la phrase clairvoyante de Churchill, « Le capitalisme, c’est des voitures pour tous alors que le socialisme, c’est des parkings pour tous ! », Delanöe entend donc terminer la transformation de son musée de cire en parking géant où le moindre déplacement autonome sera lourdement sanctionné (à moins qu’il se fasse en Vélib, seul véhicule autorisé pour lequel le Führerschein, Bitte ! ne sera systématiquement pas demandé).
Pendant qu’est menée cette bataille sur le front d’une ville toujours plus immobile, une autre se déroule, tout aussi importante, pour s’assurer que non seulement, l’automobiliste aura honte d’acheter une voiture, mais qu’en plus, il aura du mal à en apprendre l’existence. Petit à petit, point par point, la publicité des constructeurs est attaquée pour la rendre aussi inefficace que possible. La vitesse ne pouvait déjà plus être un critère pour vanter sa production, il restait la forme ou, pour certains modèles 4×4, les capacités de franchissement par exemple.
Maintenant, il vaut mieux avoir une voiture de forme improbable, de couleur ridicule et aux équipements étiques mais qui rejette peu de CO2, et qui se recycle bien dans un triplet d’année (durée maximum d’utilisation réelle des bouses qu’on s’efforcera de produire), plutôt qu’une voiture qui vous transporte du point A au point B, chose que, de nos jours, seuls les imbéciles pragmatiques s’attendent encore à demander de la part de ces véhicules.
Dernièrement, on apprend — toujours par cette même presse trop avide de cogner gentiment sur le concept même d’automobile — que les publicités de 4×4 en pleine nature sont interdites et seront assidûment poursuivies par l’une ou l’autre horde de Fluffies qui, pareils à de disgracieux comédons sur le nez n’ont qu’un unique but dans la vie : montrer qu’ils existent et faire un maximum de dégâts avant d’être extirpés par une pression populaire mais salvatrice.
Horreur, désespoir, 4×4 dans la Nature !
Ici, c’est le porte parole de France Nature Environnement, une énième pompe à fric écologiste subventionné à 43.3% d’argent public (et donc, par des automobilistes, des constructeurs, qu’ils entendent combattre), et un certain Benoît Hartmann, qui s’y collent :
« Nous avons trouvé qu’il était abusif d’inciter les gens à a voir des comportements illégaux, puisqu’il est illégal d’aller rouler en pleine nature sur des voies qui ne soient pas carrossables. »
Sauf qu’un propriétaire terrien, qui aurait benoîtement acheté un 4×4 pour aller inspecter tel ou tel endroit de sa vaste propriété, aurait parfaitement le droit d’effectuer une telle opération. Mais voilà, mardi 23 octobre, par une ordonnance de référé, le tribunal de grande instance de Nanterre a finalement décidé que le public était composé d’amibes et d’hydrocéphales et qu’il était de son devoir de protéger ces amibes débiles de toute croyance erronée, notamment celle, pernicieuse, d’une éventuelle liberté de mouvement : ce serait scandaleux de laisser « croire au public que la possession de ce type de véhicule vaut permis de tout faire dans la nature, la diffusion de ce type de publicité fait, d’évidence, la promotion de comportements contraires à la protection de l’environnement à la préservation des ressources naturelles. »
Eh oui : le TGI de Nanterre est composé de juges très affûtés sur les questions écologiques (ils savent que celui qui va en 4×4 dans la nature est un bio-bousilleur d’environnement écocoupable) et sociologique (ils savent qu’il faut protéger les gens contre des publicités trop subversives). Bien évidemment, ceci ne vaut pas la petite déclaration supplémentaire de Raymond Léost, le responsable du réseau Juridique de FNE (dont les émoluments sont, je vous le rappelle, payés à 43.3% par vos sous, que vous soyez ou non d’accord avec sa petite vendetta anti-tout). Pour lui,
« Cette décision vient sanctionner une société qui a persisté dans un comportement de communication valorisant la destruction de l’environnement, au mépris de la loi. »
Oui, en effet, Toyota est connue pour valoriser la destruction de l’environnement, et point n’est besoin d’être un bouffon pour le dire (mais ça aide, hein, Raymond).
Tout va bien : moyennant les bons slogans, les bonnes habitudes et les bonnes tartes dans la gueule des impétrants qui imaginent encore avoir une vie normale en dehors des sentiers balisés, goudronnés, légalisés et autorisés par des meutes de momies constipées éco-conscientes, moyennant une bonne dose de petit fascisme vert camouflé des atours délicieux d’un « C’est pour ton bien mon chéri » accouplé de l’inévitable « Ta gueule c’est magique », on va enfin pouvoir imposer l’utilisation des 4×4 exclusivement en ville, pour aller de Fauchon au dernier Bar jazzy à la mode, c’est-à-dire les derniers endroits pour lequel ils ont été conçus.
Non, franchement, il n’y a pas à tortiller : à force de casser du sucre sur le dos du produit « voiture », de museler les publicitaires, de stigmatiser les conducteurs par les taxes, les amendes, les vexations diverses, de bien faire passer dans l’imaginaire collectif que ce mode de transport est une plaie purulente qu’il faut éliminer, petit à petit, le gouvernement, les bobos écolos sont parvenus à leurs fins.
La demande s’effondre, la production ralentit, le secteur rétrécit et l’emploi périclite.
Grâce aux efforts des maires comme Bertrand Delanöe, grâce aux rodomontades de ministres aussi outillés intellectuellement que Montebourg, grâce aux actions aussi décisives que celles de tous les Benoît Harmann d’associations de petits bourgeois socialistes vélocipèdophiles, bientôt, l’industrie automobile française ne sera plus, définitivement enterrée. Des milliers d’emplois polluants seront rayés de ce secteur économique scandaleux, et les hordes de travailleurs sans emplois seront joyeusement gonflées de ces nouveaux chômeurs éco-compatibles sans-voitures.
Ce n’est que du bonheur, vous dis-je !