Magazine Société
"Les feuilles mortes se ramassent à la pelle. Les souvenirs et les regrets aussi." Bienvenue en novembre, c'est plus que jamais l'automne. Le parc du Rossignol à Lomme se met au goût du jour.
Mais quand on arrive rue des Martyrs de la Résistance et qu'on veut aller chercher son journal rue Victor Hugo, le traverser pour profiter du paysage et gagner du temps reste toujours aussi tentant. Mais alors que l'on approche de la sortie, une question se pose : pourra-t-on ressortir de l'autre côté ? Car plus on s'approche et plus la muraille rouge semble infranchissable.
Et quand on arrive au pied du mur - passez-moi l'expression - la conclusion s'impose : no passaran. Il suffit de voir la photo en introduction au présent message. C'est alors qu'on se demande quelle est la logique perverse qui préside au fonctionnement des grilles du parc : ouvertes d'un côté, fermées de l'autre ! Ensuite, quand on y regarde de plus près, on peut émettre une hypothèse : il n'y a pas de système pour retenir une grille ouverte en cas de grand vent, qui risquerait de se claquer sur le piéton de passage. Donc, principe de précaution, on n'ouvre pas. Envisagée telle quelle, la mesure est louable. Mais une autre interrogation se fait jour immédiatement : alors que notre région est connue pour ses périodes régulières de grand vent, pourquoi n'a-t-on pas prévu un tel dispositif ? Peu importe que la responsabilité soit celle de la commune, de la ville de Lille ou de la Communauté urbaine : le résultat est là, invisible à l'oeil nu, rien n'a été mis en place !
Et on touche là en fait LE grand malaise socialiste : prendre des décisions, louables dans leur esprit pour la plupart, mais ne pas en envisager toutes les facettes. On voit le résultat au niveau local, mais aussi au niveau national. Les solutions sont toujours partielles, et de ce fait paraissent partiales; On fait ensuite du rétropédalage dès que les loups sortent du bois et se mettent à hurler, et on dit qu'on va négocier, des évidences souvent. Le Parti socialiste français sort de 10 années d'opposition pendant lesquelles il a eu le temps de réfléchir, de "travailler" paraît-il, mais on voit bien qu'une fois revenu au pouvoir, les propositions sont inadéquates.
Et de là on doit commencer, pour le bien de tous, à se poser les questions qui fâchent, et que malheureusement pour lui ou pour nous le parti socialiste, dans son dernier congrès, a déclaré ne surtout pas vouloir se poser : qu'est-ce que ça veut dire que travailler à un projet politique, comment le faire évoluer avec la société, à quoi servent les élus et les militants (seulement à payer leurs cotisations et distribuer les tracts ?). Parce que tout ce que le parti socialiste a fait jusqu'à présent, c'est tout - j'en suis désolé, et c'est pour ça que je n'y suis pas resté - sauf travailler. Tout ce qu'ils ont fait, c'est accepter ce que la grande prêtresse du parti et ses quelques amis ont osé appeler un projet, construit dans les cercles parisiens, soumis pour approbation à des militants auxquels on n'offrait pas la possibilité de construire une voie alternative. On voit le résultat aujourd'hui.
Moralité : les grilles du jardin d'Eden socialiste ne sont pas prêtes de s'ouvrir !
"Et le vent du Nord, les emportent, dans la nuit froide de l'oubli."