Je suis (presque) loin d'être nunuche avec mon copain (il va jusqu'à me qualifier de sans-cœur...), mais il est une chose qui m'émeut plus que tout : faire l'amour. Ceux que ça dégoûte ou que ça fait rire, bouuuuh, ne lisez pas la suite !
Alors, oui, je l'avoue : je pleure parfois après avoir fait l'amour. Non, nous ne sommes pas dans « La petite maison dans la prairie ». Ni dans un Harlequin. Revenez, allez !
Je ne sais pas si c'est naturel, je n'ai jamais osé taper mon cas dans Google, mais j'avoue que souvent, je me sens bizarre. Je tourne le dos à mon copain pour chouiner tranquillement, et j'ai honte parce que je me demande pourquoi diable il faut que la vanne de mes larmes cède à un instant aussi peu propice. Non, mais c'est vrai, vous imaginez voir un homme pleurer pendant qu'il jouit ? Même si je ne leur enlève pas la capacité d'avoir des émotions, j'ai du mal à penser que ça soit possible... Mon copain pleure à peine devant la scène de la barque dans Raiponce, alors pourquoi il pleurerait après le sexe ?
Deux raisons peuvent parfaitement expliquer pourquoi les mouchoirs, avec moi, n'ont pas uniquement l'usage qu'on leur attribue après une petite partie de jambes en l'air :
Scientifiquement, le plaisir et l'orgasme sont des situations d'abandon de soi. Il m'est souvent arrivé, après avoir eu la chose qu'on ne dit pas (un orgasme quoi), de me mette à chialer comme un bébé. Pourquoi ? Parce que pendant quelques secondes, je me sentais tellement détendue, tellement privée de toutes mes barrières naturelles, que mes émotions reniées en profitaient pour venir se faufiler par cette porte et déclencher une averse complètement hors contexte sur mes joues... C'est tout de même gênant de pas pouvoir avoir un orgasme tranquillou sans se mettre à pleurer parce qu'on se sent nulle, parce qu'on a un boulot de merde, et parce qu'on a l'impression qu'on va rater sa vie... Cela a un pouvoir, disons, relativement tue-l'amour. Mais vous comprenez, les nerfs, tout ça, ils n'y peuvent rien... Maudits soient-ils.
Ensuite, la raison la plus Twilight : Parce que je trouve ça beau de faire l'amour, tout simplement. Si j'ai la mentalité d'un chamallow à la fraise, c'est sans doute parce que je n'ai couché dans ma vie qu'avec une seule personne, et que j'aimais cette personne à la folie avant même d'avoir vu ses fesses poilues. Je ne sais pas ce que ça fait, de coucher avec quelqu'un dont on n'est pas forcément amoureux. Peut-être que c'est pareil. Ou mieux, ou moins bien, je n'en sais rien. Mais lorsque je fais l'amour avec l'homme dont je suis amoureuse, j'en pleure. Comme dirait M (t'as vu la référence), lorsqu'il « s'écroule dans mes ruines », je suis émue.
N'y a-t-il rien de plus beau que la personne que vous aimez qui se colle à vous et s'abandonne totalement au plaisir qu'elle a avec vous ? N'y a-t-il rien de plus beau qu'une personne qui murmure votre prénom dans un souffle avant de voir les nuages pendant quelques secondes ? (en fait, c'est pire que dans un Harlequin, j'avoue.) Merde, n'y a-t-il rien de plus beau que d'entendre votre mec vous dire « je t'aime » en jouissant ?
Je dois vraiment regarder trop de séries sentimentales, parce que moi, ça me rend toute chose. Ça mouille plus mes joues que le reste. Ça me tue de bonheur, ça m'étouffe de plaisir, et ça me donne envie de crier « la vie est belle putain ! » Ça a l'effet d'une purée de vague qui monte jusqu'au ciel et qui m'emprisonne dans son courant. Une vague complètement monstrueuse qui prendrait vie en moi et ne pourrait s'échouer qu'en dehors de moi. Une vague qui n'a qu'un besoin : être exprimée.
Et là, mon speech totalement impudique et déplacé, c'est même pas quand j'ai un orgasme. C'est que lorsque mon copain en a un (tout le temps, donc). Je vous dis pas la misère pour se partager le papier-toilette, à la fin.
Bon, j'ai voulu montrer que je trouvais ça beau, au final ça donne un truc plutôt glauque.
Suis-je normale ?