La Procession. Photo: OC
Au détour des petites ruelles au cœur de Montpellier se trouve Le Carré Sainte Anne, une église désacralisée devenue un espace atypique d'exposition d'art contemporain. Jusqu'au 4 novembre, Le Carré Sainte-Anne accueille sous ses voûtes une bien étrange procession puisque Yhayen regroupe une quarantaine de sculptures imaginées par Hervé Di Rosa. Il s'agit d'un véritable retour aux sources pour cet artiste originaire de Sète, mais toujours aux quatre coins du monde, connu en tant que figure de proue de la Figuration Libre aux côtés de Robert Combas, et pour avoir collaboré avec des artistes comme Keith Haring.
Hervé Di Rosa, Tête à clous sur support polycéphale, Laiton et bois, hauteur 150 cm / et Tête à clous sur support anthropomorphe, Laiton, clous et bois, hauteur 191cm / Photo : OCEn arrivant dans la nef, ces figures totémiques m’ont immédiatement rappelé certaines salles du Musée du Quai Branly et notamment les figurines magiques recouvertes de clous qui m’avaient laissé un souvenir très vif. Or ici, les clous font office de « chevelure » sur le crâne de créatures improbables, car lorsque je m’approche, je suis surprise de découvrir non pas des dieux ancestraux, mais un défilé de monstres et robots de dessin-animés.
Hervé Di Rosa, Petit robot à chenilles, Bois, feuilles de laiton et perles, hauteur 70 cm / Photo : OCLa Figuration Libre s'est imposée dans les années 1980, avec des œuvres très colorées, à l’esthétique naïve voir enfantine, et peuplées de créatures imaginaires inspirées des comics et de la science-fiction. Bref, un retour à l’image pur et simple, dont la gaieté et l’accessibilité contrastent avec les mouvements austères et idéologiques que sont le Minimalisme et l'Art Conceptuel qui se développent au même moment.
Hervé Di Rosa, Dissuasion Bamoun, Bois, feuilles de laiton et perles, hauteur 260 cm / Photo : OCPar ailleurs, ces artistes accordent une grande importance aux arts populaires, ainsi, ces monstres ont été réalisés certes d’après les dessins d’Hervé Di Rosa mais par des artisans Bamoun, au Cameroun. Cette exposition est donc une invitation au voyage, entre des univers diamétralement opposés, dont la rencontre inattendue et fertile donne naissance à des personnages insolites qui mêlent le savoir-faire traditionnel des artisans Bamoun, comme le travail des perles, du bois et du bronze et l’imaginaire de l’artiste. Ce dialogue trouve naturellement sa place au sein d’une architecture pourtant très présente, pour célébrer le mariage réussi de ces divers horizons.
Informations pratiques
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Eternelle étudiante en histoire de l’art, jusqu’à récemment Ophélie partageait son temps entre la bibliothèque des arts et le distributeur de gâteaux au Palais Universitaire à Strasbourg. Coureuse d’expositions obsessionnelle et très curieuse, elle aime découvrir sans cesse des choses nouvelles. C’est pour cela qu’elle souhaiterait plutôt se spécialiser en art contemporain et qu’après un super premier stage dans un CRAC elle est partie s’installer dans le sud pour terminer ses études. Un livre dans une main, un stylo dans l’autre, la lecture et l’écriture ont toujours été ses fidèles compagnes. Pourvu que ça dure !