Karin Dreijer Andersson. En cette nuit d’Halloween, je n’ai pas trouvé mieux comme sujet !
La noirceur et le mystère sont au rendez-vous chez cette suédoise dark et tourmentée. Comme promis il y a longtemps j’aborde enfin le sujet.
Karin Dreijer Andersson.
Cette femme incarne une entité musicale tout à fait intrigante, versant dans des projets de plus en plus extrêmes et expérimentaux. Personnellement, elle hante mes oreilles d’une manière tout à fait agréable depuis 3 ans quand je l’ai découverte avec son projet solo Fever Ray. Je précise immédiatement pour ceux qui ne connaissent pas, c’est très spécial, la voix, l’ambiance sonore… Pas de concessions, on adore ou on déteste.
Mais pour façonner Fever Ray plusieurs étapes musicales ont compté.
HONEY IS COOL – la jeunesse musicale de ce groupe rock indé cache déjà un drôle d’oiseau !
Avant de devenir Fever Ray, ce personnage sans véritable visage, cette silhouette de sonorités ténébreuses et glacantes, Karin Dreijer Andersson a été pendant 6 ans la chanteuse tout à fait ordinaire d’un petit groupe suédois prénommé « Honey is cool ». A l’époque, entre 1994 et 2000, le petit minois de Karin ne laisse absolument pas présager ce qui se trame dans ce cerveau alambiqué. Quels projets murissent déjà dans son esprit ? Quelle vision de l’art, de la musique, et de la représentation a-t-elle ?
THE KNIFE – le groupe underground déroutant qui va redistribuer les cartes et lancer la carrière de Karin
Dans les années 2000, elle fonde avec son frère Olof un duo électro pop underground. The Knife est insaisissable, volatile, perturbant. La musique du groupe oscille entre des moments très dansants, joviales, et des mélodies sombres, cristallines, aux voix déformées et effrayantes. Les frère et soeur travaillent également l’aspect visuel de leur groupe, en se grimant en gymnastes des années 80, en se dissimulant derrière des masques chimériques, en se peignant des visages surréalistes.
Trois albums entre 2001 et 2006, une bande originale pour le film suédois « Hannah Med H » en 2003 et la musique d’un opéra sur la théorie de l’évolution en 2010. The Knife ne chôme pas et se lance en permanence de nouveaux défis. L’une des meilleures illustrations est la représentation scénique, un seul concert en Suède en 2006 pour l’album « Silent Shout ». Une prestation conçue comme un performance artistique, se jouant des codes habituels du concert, les personnes sur scènes jouent-elles vraiment ? est-ce vraiment eux ? etc.
Handy man BO de « Hannah Med H »
SILENT SHOUT : AN AUDIO VISUAL EXPERIENCE - Le titre Kino lors de l’unique concert de The Knife en 2006
TOMORROW, IN A YEAR – L’opéra expérimental sur la vie du naturaliste Charles Darwin
FEVER RAY – la chimère musicale où le primitif rencontre le minimalisme numérique
Nous y voilà, Fever Ray, ce rayon de lumière dans la nuit, cette étrangeté familière, ces sons enivrants. J’ai eu l’opportunité de voir Fever Ray à l’Olympia il y a 2 ans et je peux vous assurer que le spectacle valait son pesant de cacahuètes. Une fois encore Karin surprends par sa mise en scène redoutable, sa voix très maitrisée malgré son aspect fragile et cassant, le choix des costumes, des musiciens… Tout était savamment orchestré, minutieusement calculé. Fever Ray n’a sorti qu’un album en 2009, et pourtant elle a immédiatement recueilli des avis enthousiastes et admiratifs. Bon difficile de vous mettre seulement quelques extraits, à mon sens l’intégralité de l’album est à savourer comme un film aux émotions a variées.
Quant à l’avenir, que nous réserve-t-il ? Karin participe à de petits projets de ci, de là, moi ce que je voudrais c’est son retour parmi nous, bousculant le quotidien, la normalité, offrant une parenthèse de bizarre salvateur. Me revoilà partie à rêvasser ! Happy Halloween everyone