Bonjour !

Par Coachetmoi @coachetmoi

[bonjour] Terme de salutation en usage dans la journée.

Certes, mais encore ?
Quid de l’intention, du regard, de l’intonation qui l’accompagnent ?
« Bonjour », un petit rien qui en dit long sur le mode de management d’un leader…

Frédéric Fougerat, directeur de la communication du groupe Altran et enseignant à l’ISCPA en rappelle la nécessité dans un article paru dans L’Entreprise

Jack Lang a laissé un souvenir impérissable au ministère de la culture parce que le 1er jour il a fait la tournée des bureaux et a salué tout le monde. Et qu’ensuite dans les couloirs il disait bonjour à tous ceux qu’il croisait. Une situation encore trop souvent vécue en 2012 comme exceptionnelle par bien des gens. En entreprise, le manager est, lui aussi, un personnage public au sein de son groupe et de son équipe. Il est exposé et jugé. Le bonjour est donc un préliminaire à soigner avant de passer à l’action.

Conseils.

1. Ne pas se dérober

« Je dois filer, j’ai du boulot », « Je n’ai pas voulu te déranger, tu étais si absorbé »… Les managers ont de bons prétextes pour justifier qu’ils n’ont pas salué l’un ou l’autre en entreprise. Un bonjour ne prend que quelques secondes à taper sur un clavier ou à prononcer. Soit 5 à 10 minutes si vous chapeautez 20 personnes. Le poids des responsabilités, la taille de l’équipe, l’urgence d’un dossier, même les soucis personnels, ne sont pas des excuses pour le négliger. Saluer est l’une des clés qui permet de s’ouvrir à l’autre. Et ne vous contentez pas d’un bonjour aimable à chacun le 1er jour, celui de la prise de poste ou celui du retour des congés d’été. Le bonjour, c’est tous les jours !

2. Dire un bonjour sincère

Hello, salut, coucou, holà, bonjour… Que la formule soit familière ou formelle, accompagnée d’une poignée de main ou d’une accolade, voire d’un smiley sur un SMS ou un mail, elle doit être sincère. Il n’y a rien de pire que de sentir un décalage entre le sens du mot – qui ouvre – et le ton contraint, grincheux ou désabusé – qui ferme – avec lequel il est énoncé ou écrit. L’interlocuteur y décèlera une intention négative. Et c’est cette perception qui restera. En ce sens, le sourire et le regard francs ne sont pas des options, car le visage ne doit pas non plus exprimer l’inverse de ce qu’il dit. Alors, si l’humeur n’y est pas, mettez-vous d’abord en condition. Faites le vide, respirez à fond avant de passer les portes de l’usine ou du bureau.

3. Dire un bonjour plaisant et contagieux

Le bonjour du matin donne le « la » pour la journée. Si le patron est courtois, il installe une harmonie dans l’équipe. Et il suscite des comportements similaires. Respectez également le temps de l’autre. Lorsqu’une urgence arrive, ce n’est pas parce que vous adressez un bonjour sec ou agressif à votre collaborateur que la tâche que vous lui confiez ira plus vite. Avec un bonjour posé, chaleureux, vous obtiendrez bien plus. Songez à l’effet miroir ! Exercez-vous, s’il le faut, comme Richard Anconina dans le film « Itinéraire d’un enfant gâté » face à un Belmondo pédagogue : « C’est la chose la plus importante dans la vie, si tu dis bien bonjour t’as fait la moitié du chemin ! ».

4. Se consacrer à son bonjour

Méfiez-vous des automatismes ! Quand vous enchaînez les serrages de main en salle de réunion soyez à ce que vous faîtes. Saluer un participant tout en regardant déjà son voisin est un réflexe malvenu. Itou si vous dites bonjour à l’un tout en bavardant avec un autre. C’est vexant, humiliant pour votre vis à vis. Mieux vaut se concentrer sur un seul individu. Par ailleurs, évitez les bonjours expéditifs ou les abrégés du style « bjr » sur un mail ou un SMS. On pensera que c’est une corvée vite déblayée. Autre cas, vous avez la tête ailleurs à cause d’un souci majeur. Je préconise alors d’avertir l’équipe de la situation. « Je n’ai pas le temps ce matin, j’ai une priorité, je reviens vous voir juste après ». Une fois le problème réglé, retournez leur dire bonjour.

5. Dire bonjour sans discrimination

« D’habitude, on ne salue pas ! ». Il y a plusieurs années, lorsqu’en réunion de travail avec des syndicalistes l’un d’eux m’apostropha de la sorte tandis que je serrais les mains, je fus stupéfait. L’étonnement de ce salarié s’expliquait : le DRH avait pour coutume de s’asseoir et d’attaquer les sujets tout de suite. Un comble ! Il faut au contraire prêter attention à chacun en toutes circonstances. Le bonjour commence à l’accueil avec les hôtesses, se poursuit dans les couloirs avec les têtes connues ou non puis avec tous vos collaborateurs… sans exclusive.

« Ces petits riens » de Serge Gainsbourg chanté par Stacey Kent