Halloween vs Toussaint : les origines catholiques et françaises de la veille de la Toussain

Publié le 31 octobre 2012 par Tchekfou @Vivien_hoch

Excellent travail sur Halloween sur le site Patriotisme de clocher. Les origines catholiques et françaises de la veille de la Toussaint. Nous en reproduisons une partie.

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Le mois d’octobre sera pour nous l’occasion de vous proposer quelques articles en rapport avec la fête communément appelée par son nom anglais Halloween.

Les avis concernant cette fête sont multiples : certains disent qu’il ne s’agit que d’un divertissement bien innocent ; d’autres disent qu’il s’agit d’une fête américaine qu’on ne propage qu’à des fins commerciales ; d’autres encore clament que celle-ci est indéniablement d’origine païenne. Parmi ses détracteurs, on compte l’ancien porte-parole de la Conférence des évêques de France, Stanislas Lalanne, pour qui Halloween « dénature le sens de la vie et de la mort » ou l’évêque Jean Bonfils qui affirme que « cette fête et ses rites n’ont rien à voir avec notre culture méditerranéenne et chrétienne ». L’évêque de Clermont-Ferrand, Hippolyte Simon, avait ajouté : « Tout se passe comme si la société française était à la recherche d’une sorte de religion civile capable de remplacer la symbolique chrétienne ». Qu’en est-il vraiment ?

La vérité est que les origines de Halloween sont profondément enracinées dans la théologie et les coutumes populaires des catholiques. L’affirmation selon laquelle sa célébration moderne prend ses origines dans les coutumes druidiques est un mensonge traduisant une volonté de réécrire l’histoire. Certaines personnes malintentionnées ou mal-informées, telle que les Témoins de Jéhovah, prétendent que cette fête n’est qu’une version récente de la fête celtique de Samain. Il est vrai que les Celtes célébraient la fête païenne de Samain lors de la nuit où commençait le mois lunaire

appelé Samonios en Gaulois qui ne correspondait que très rarement à la nuit du 31 octobre au 1er novembre. Si les druides existaient encore de nos jours, ils célébreraient Samain pendant la nuit du 13 au 14 novembre 2012. La fête de Halloween, quant à elle, tombe invariablement le 31 octobre. Dire que l’ancienne célébration païenne de Samain et Halloween ne sont qu’une seule et même fête est fallacieux.

A présent, intéressons-nous au mot Halloween. Ce mot s’écrit traditionnellement avec une apostrophe, comme suit :

Hallowe’en

Il s’agit en réalité de la contraction d’une expression attestée en Écosse en 1556 après Jésus-Christ orthographiée de la manière suivante :

All Hallows Even

Even est un vieux mot anglais signifiant « veille » et qui désignait le jour ou la soirée précédant une fête chrétienne. All signifie « tous ». Quant à Hallows, il s’agit d’un mot ancien qui signifiaient « les Saints ». Ainsi, l’ancienne expression All Hallows Evenaujourd’hui devenue Halloween correspond aux expressions françaises « la veille de la fête de tous les Saints » ou « la veille de la Toussaint ». Par patriotisme linguistique, nous préférerons utiliser celles-ci dans nos articles.

Comme l’indique son nom, cette fête est à la Toussaint ce que le réveillon et la veille de Noël sont à Noël. Les catholiques d’Italie puis du reste du monde commencèrent à célébrer la Toussaint suite à la dédicace par le pape Grégoire III de la chapelle de Tous les Saints de Rome qui eut lieu le 1er novembre 732 après Jésus-Christ. Cette fête ne sera déclarée jour d’obligation qu’en 835 par le roi de France, Louis le Pieux. Plus tard, les catholiques de France puis du reste du monde commencèrent à célébrer la commémoration des fidèles défunts suite à l’exhortation de saint Odilon de Mercœur, abbé du monastère de Cluny, de prier pour les âmes souffrant dans le purgatoire qui eut lieu le 2 novembre 998 après Jésus-Christ. C’est ainsi que les catholiques commencèrent à commémorer tous les saints du ciel et tous les fidèles défunts au purgatoire.

« Souviens-toi, chrétien, que tu as aujourd’hui l’enfer à éviter. »

Ce furent les catholiques d’Irlande qui eurent l’idée de se souvenir aussi de ceux qui n’étaient pas parvenu à éviter l’enfer. Après tout, ces âmes-là aussi avaient été créées à l’image de Dieu et, bien qu’à jamais séparées de Lui, le Seigneur n’avait cessé de les aimer. Ainsi, chaque veille de la Toussaint, les catholiques irlandais eurent comme coutume de frapper sur des casseroles et des marmites afin que les damnés sachent qu’ils n’avaient pas été oubliés. De cette manière, on se souvenait en Irlande de tous les morts, qu’ils furent au ciel (1er novembre), au purgatoire (2 novembre) ou en enfer (31 octobre).

Gravure du XVe siècle tirée d’Ars moriendi (l’art de bien mourir).


Entre 1347 et 1351 après Jésus-Christ, la Peste noire tua la moitié des Européens. A cette époque, on eut conscience de sa propre mortalité plus que jamais auparavant et on médita sur l’art de bien mourir (Ars moriendi). Les Français surent affronter leur peur de la mort mieux que quiconque. Pendant le XIVe siècle et le XVe siècle, les catholiques de France donnèrent à la mort une place dans des compositions artistiques appelées les « danses macabres ».

L’expression danse macabre est attestée en 1376 après Jésus-Christ. Il s’agit d’une traduction du latin chorea Machabæorum qui signifie littéralement « la danse des Macchabées ». Charles du Fresne, sieur du Cange, nous apprend que la chorea Machabaeorum ou « danse des Machabées » était une « cérémonie plaisante, pieusement instituée par les ecclésiastiques, et dans laquelle des dignitaires, tant de l’Église que du monde, conduisant ensemble la danse, sortaient tour à tour de la danse pour exprimer que chacun de nous doit subir la mort. »

(Suite sur Patriotisme de clocher)