Si je ne suis pas un partisan du rappel constant des actes honteux de la République, je ne suis pas non plus aveuglé par l'urgence de l'oubli que certains prônent pour s'attacher exclusivement aux problèmes du présent.
Ni ressentiment compassionnel, ni volonté d'ignorer les responsabilités de l'histoire sombre. Ni culte doloriste, ni
décervelage utilitariste, ni refus d'assumer notre histoire.
L'obsession du présent ne doit pas conduire à l'oubli du passé, dont ne seraient retenus que les faits qui concourent à la glorification des bienfaits de la civilisation, tout en refusant de reconnaître les réelles victimes de l'histoire; et d'identifier et poursuivre les auteurs des crimes.
Il faut donc se féliciter que l'Allemagne ait enfin reconnu l'extermination de plusieurs centaines de milliers de Roms sous le régime nazi, et que la France ait fini par accepter de lever le voile sur le massacre des algériens qui manifestaient à Paris le 17 octobre 1961.
Ces actes officiels sont des préalables pour l'établissement de relations harmonieuses entre les populations d'une même nation, à condition toutefois que le passé ne soit pas ressassé ou instrumentalisé pour constituer les ressortissants actuels de ces communautés immigrées comme des victimes présentes de l'histoire.
Ainsi les petits enfants des Harkis de 1961, pourraient-ils rappeller à tout instant à la majorité des français d'aujourd'hui, qui ne porte pas la responsabilité des actes commis par la génération précédente, qu'elle aurait une dette permanente à leur égard, eux qui, s'ils sont héritiers d'une mémoire, n'ont pas subi dans leur chair les violences qu'ont connues leurs grands-parents ou leurs parents dans leur enfance.
Les camps de la honte ont existé. Il faut le rappeler et le reconnaître.
Leur réalité est établie depuis longtemps et fait désormais partie de notre histoire commune française. C'est un lien douloureux, mais c'est aussi un socle de mémoire vivante sur lequel doit se déclarer la réconciliation définitive, pour construire un présent qui nous unit.
Comme ont su le faire les pères de la réconciliation franco allemande à travers la construction européenne.
C'est dans cet esprit que je publie cet témoignage sensible de Radio-Alpes.
Plume Solidaire
HARKIS, Les Camps de la HONTE (HOCINE
Le... par CROACLUB
HARKIS LES CAMPS DE LA HONTE
LOUANCHI
En 1975, quatre hommes cagoulés et armés pénètrent dans la mairie de Saint Laurent des arbres, dans le département du Gard. Sous la menace de tout faire sauter à la dynamite, ils obtiennent après 24 heures de négociations la dissolution du camp de harkis proche du village. A l'époque, depuis 13 ans, ce camp de Saint Maurice l'Ardoise, ceinturé de barbelés et de miradors, accueillait 1200 harkis et leurs familles. Une discipline militaire, des conditions hygiéniques minimales, violence et répression, 40 malades mentaux qui errent désoeuvrés et l' isolement total de la société française. Sur les quatre membres du commando anonyme des cagoulés, un seul aujourd'hui se décide à parler.
35 ans après Hocine raconte comment il a risqué sa vie pour faire raser le camp de la honte. Nous sommes retournés avec
lui sur les lieux, ce 14 juillet 2011. Anne Gromaire, Jean-Claude Honnorat.
Sur radio-alpes.net - Audio - France-Algérie : Le combat de ma vie (2012-03-26 17:55:13) - Ecoutez: Hocine Louanchi
joint au téléphone...émotions et voile de censure levé ! Les Accords d'Evian n'effacent pas le passé, mais l'avenir pourra apaiser les blessures. (H.Louanchi)
Interview du 26 mars 2012 sur radio-alpes.net