La commission des Finances du Sénat a rejeté mercredi le projet de loi de programmation budgétaire pour les cinq prochaines années, a annoncé à l’AFP son président, Philippe Marini (UMP).
L’UMP, les centristes et les communistes ont unis leurs voix pour voter contre ce texte qui fixe notamment les objectifs du gouvernement sur la durée de la législature, en particulier un déficit limité à 3% du Produit intérieur brut en 2013. Le projet de loi déjà adopté par l’Assemblée nationale doit être examiné par le Sénat en séance publique à partir du 7 novembre. (source)
A l’occasion des différentes navettes entre le parlement et le Sénat, des commentateurs avisés ont cru bon de s’apercevoir puis de réagir sur le fait que les sénateurs du Front de Gauche ont jugé utile de voter contre certains textes. L’un des derniers en date était celui sur les tarifs progressifs de l’énergie, à l’issue duquel j’avais pondu un billet pour rassurer l’un de mes chers collègues blogueurs (mais pas que lui…) qui s’émouvait de ce que des gauchistes patentés puissent faire main dans la main avec la droite, comme cela peut sembler encore le cas aujourd’hui à certains esprits peu éclairés. Oui, chers cousins socialistes, il faudra vous y habituer d’autant plus difficilement que vous avez voulu la nier, il y a bel et bien une opposition de gauche, ne vous en déplaise. Il me faut donc contre mon gré (j’avais autre chose de bien plus sympathique à faire pourtant) reprendre le collier, en espérant que pour cette fois le flambeau sera repris (;) par d’autres… je suis un peu las en effet de ce genre de procès d’intention qui ne tient aucun compte de la qualité des arguments, et encore moins des billets de fond, quand bien même fussent-ils précis et circonstanciés, au profit de vaines polémiques que pourtant ils condamnent par ailleurs… Cherchez l’erreur.
Donc, ces sénateurs ont confirmé aujourd’hui leur volonté de ne pas entériner un projet de loi qu’ils jugent inadapté et contraire aux intérêts des classes populaires qu’ils défendent. Ils ont déjà expliqué pourquoi ici. L’une des raisons de cette opposition relève entre autres du fait que le gouvernement ait tenté (tiens ? Y a pas que Sarkozy qui le fait donc ?) de passer ce texte – la loi Brottes - en force, en y ajoutant de surcroît un addendum non prévu (sur l’éolien), que les parties concernées n’ont donc pas eu le temps d’approfondir dans des délais aussi courts… Ce qui fait titrer cette chère Corinne sous la forme d’un Scoop en clin d’œil dont elle a le secret : « je ne suis pas anti-éolienne« … Ben moi non plus. L’écologie serait-elle donc insoluble dans la gauche de gouvernement, comme le révèle si (trop) bien l’affaire qui nous préoccupe tant en ce moment ?
Toujours est-il qu’ aujourd’hui, le groupe CRC (sénateurs du FdeG) vont plus loin dans leurs explications :
Le principe de cette progressivité serait fondé sur un système de bonus-malus. En se basant sur trois critères, taille du foyer, zone climatique et type de chauffage (électrique ou non), une « consommation cible » serait fixée, au-delà de laquelle le prix du kilowattheure serait augmenté. Une « usine à gaz » pour la droite. Pour les sénateurs communistes, le problème est d’une autre nature : si l’objectif de la proposition de loi est partagé, le groupe CRC s’oppose à la mise en place de malus. « Tel qu’il est proposé, il va surtout s’adresser à des personnes parmi les plus fragiles. Donc, il ne correspond pas à l’objectif porté par la proposition », expliquait récemment la sénatrice communiste de l’Allier Mireille Schurch, qui a présenté en commission une motion d’irrecevabilité adoptée par 20 voix (communistes, centristes et UMP) contre 19. Dans la foulée de ce vote, le rapporteur de la proposition de loi au Sénat, Roland Courteau (PS), démissionnait de cette fonction. La sénatrice, elle, redéposait un texte reprenant uniquement les dispositions visant à élargir la trêve hivernale et les tarifs sociaux.
Alors, pour reprendre le titre de ce très bon billet de Mathieu Agostini, le Front de Gauche, écolo ou pas ? Manifestement plus que ne saurait l’être acutellement le PS, qui étouffe bien des consciences sur l’autel de l’impératif économique. Mais qu’il ne vienne pas nous donner dans ce cas des leçons de morale politique, lui qui s’exonère à bon compte dans cette histoire du mépris qu’il affiche ostensiblement envers Mélenchon, les militants, les sympathisants, et le front de gauche en général. Avec une mention spéciale pour le Parti de Gauche en particulier, puisqu’il est avéré qu’il a invité à son congrès de Toulouse un représentant du PCF, mais pas du PG, ce qui fait dire à certaines mauvaises langues parmi nous que c’est pour mieux nous diviser…. Dont acte. Vous voulez nous chier dans les botttes ? Alors, ne venez pas vous plaindre. Ou reprenez le dialogue où vous l’avez laissé. C’est à dire nulle part. Nous saurons attendre le temps qu’il faudra, et sommes d’une infinie patience pour servir les causes qui sont les nôtres. Pour l’intérêt de tous, et notamment de ceux pour lesquelles nous nous battons, par delà nos propres petits intérêts personnels. Allo ? Y a quelqu’un(e) ? Ici, la Terre !
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