Des thérapies à base de cellules T reprogrammées pour cibler et détruire les cellules tumorales qui portent des marqueurs spécifiques de l'antigène, sont celles décrites dans l'édition du 28 octobre de la revue Human Gene Therapy. Ces nouvelles thérapies cellulaires anti-tumorales qui tirent parti de cette réponse des cellules T du système immunitaire pourraient apporter prochainement de nouvelles réponses thérapeutiques, en particulier pour les cancers du cerveau.
1 antigène… Le Dr Richard Morgan et ses collègues de l'Institut national du cancer (NCI), des National Institutes of Health (NIH) à Bethesda, MD et de la Duke University ont conçu des lymphocytes T capables de cibler des antigènes exprimés dans les cellules souches de gliomes (CSS), un des types cellulaires présents dans le glioblastome, un type agressif et mortel de cancer du cerveau. Alors qu'il n'existe pas de traitement curatif pour le glioblastome et que le pronostic est généralement de 2 ans, les auteurs décrivent (1) comment en ciblant les cellules souches cancéreuses avec ces cellules T programmées, en combinaison avec les thérapies traditionnelles, ils parviennent à améliorer l'efficacité du traitement et à réduire les récidives tumorales.
2 antigènes… Le Dr Karen Kaluza et ses collaborateurs de la Mayo Clinic (2) ont utilisé des cellules T capables de reconnaître 2 antigènes différents simultanément et montrent que cette double stratégie de ciblage peut être encore plus efficace dans la suppression des cellules tumorales, la réduction du risque d'échappement tumoral et la récidive du cancer. Car la réponse anti-tumorale des cellules T peut conduire au contrôle tumoral sans effacer toutes les cellules tumorales, expliquent les chercheurs. Aussi longtemps qu'il reste des cellules tumorales, il existe un risque de propagation. Les chercheurs ont donc émis l'hypothèse que le transfert simultané de lymphocytes T cytotoxiques dirigés contre 2 antigènes indépendants permettrait de limiter l'échappement tumoral. Sur des souris modèles de tumeurs, les auteurs montrent qu'un « cotransfer » permet de prévenir l'émergence de tumeurs chez la plupart des souris, alors que des lymphocytes T dirigés vers un seul antigène n'en étaient pas capables. Les chercheurs concluent que les thérapies par cellules T ciblant deux ou plusieurs antigènes apporteront une valeur ajoutée significative dans l'efficacité, par rapport aux thérapies ciblant un antigène unique.
Deux études qui vont dans le sens d'une avancée importante dans le développement de nouveaux traitements du cancer qui combinent transfert de gènes et de cellules.
Pour de nombreux patients et plusieurs types de cancer : Au même moment, Cellectis thérapeutics annonce au congrès de l'ESGCT(3) (European Society of Gene & Cell Therapy) être parvenu à reprogrammer des lymphocytes T pour tuer les cellules cancéreuses. L'approche consiste à isoler les cellules des systèmes immunitaires des patients sains et à les reprogrammer génétiquement pour attaquer les cellules cancéreuses chez les patients malades.
Les cellules immunitaires ainsi reprogrammées pourraient être produites à l'échelle industrielle afin de pouvoir traiter un grand nombre de patients, et selon le communiqué du laboratoire, pour le cancer de la prostate, la leucémie, le cancer du poumon non à petites cellules et, à nouveau, les glioblastomes.
Sources:
Human Gene Therapy 2012 October 22;
(1) 23 (10): 1043 DOI: 10.1089/hum.2012.041 Recognition of Glioma Stem Cells by Genetically Modified T Cells Targeting EGFRvIII and Development of Adoptive Cell Therapy for Glioma (Vignette “glioma stem cells (GSCs)”
(2) DOI: 10.1089/hum.2012.030 Adoptive Transfer of Cytotoxic T Lymphocytes Targeting Two Different Antigens Limits Antigen Loss and Tumor Escape.
(3) Cellectis presents breakthrough in fight against cancer at ESGCT congress (Visuel)