Aujourd’hui je laisse la parole à notre chère Lōlu, que vous connaissez déjà pour le superbe album photo de son voyage au Japon. Le Pays du Soleil Levant est à nouveau au cœur de ses occupations puisqu’elle entame aujourd’hui une série d’articles sur le rêve de nombre d’entre-nous : partir au Japon.
De la préparation minutieuse du voyage à l’organisation de la vie sur place, vous allez découvrir tous les bons plans, les astuces, les étapes obligatoires et les points noirs à éviter pour concocter ce voyage qui vous faisait si envie !
Allez, je vous laisse avec la demoiselle… Bonne lecture
Il était une fois… Lōlu au Japon
Il faut l’avouer, organiser un voyage, qui plus est à l’autre bout de la planète, relève souvent du parcours du combattant. Manque de temps ou de retours, barrière de la langue, informations périmées, sites douteux, commentaires mensongers ; de nombreux facteurs font que nous abandonnons vite cette entreprise, et préférons la solution de facilité : les agences de voyage.
Cependant, si effectivement pour planifier son séjour au Pays du Soleil Levant, il faut du temps et de la motivation. Néanmoins s’investir dans un tel projet n’est pas sans avantage : outre la maîtrise totale de votre périple, aussi bien au niveau du budget qu’au niveau du parcours, vous acquerrez certains réflexes qui vous seront fort utiles une fois sur place, en cas de pépin. Mais surtout, cela vous permettra d’aborder votre périple l’esprit tranquille.
Après deux mois au Japon, période pour laquelle j’ai fait de longues recherches, j’ai décidé de partager ici avec vous, sous forme de FAQ non-exhaustif, le fruit de mes investigations. Il est donc le reflet de ma propre expérience, qui ne se veut en aucun cas généraliste.
Alors, par quel bout commencer ? Quel est le point de départ de ce qui sera certainement l’aventure de votre vie ? Et bien, avant les temples et les fêtes à Shibuya, il vous faudra passer par l’Enfer du circuit, ou comment organiser les différentes étapes, day by day, de votre petit voyage. Et pour cela, il faut avant tout se documenter.
Les guides de voyages
À défaut d’être un voyagiste professionnel, il est possible d’aisément organiser et gérer son voyage en se documentant. Et cela commence évidemment par l’achat d’un guide. Il en existe un certain nombre, encore plus si vous lorgnez du coté des guides anglophones. Mais au final, très peu sont de qualité, ou avec des informations remises au goût du jour chaque année. C’est encore plus le cas aujourd’hui, après le passage du tsunami, et vous ne pourrez que constater avec peine les ravages qu’a fait la vague sur la merveilleuse région de Sendai. Cela évoluera certainement avec le temps, puisque la refonte des guides dépend en grande partie de l’évolution de la situation sur place, mais ce n’était pas encore le cas pour cette année 2012. Bref, pour cette région en particulier, préférez les sites internet, voire les associations sur place ou l’office du tourisme de la région.
Pour en revenir aux guides, deux ont particulièrement attiré mon attention : le premier, que j’ai acheté, mais qui est aussi un des plus chers, est le National Geographic. Assez complet, il est accès sur le coté historique et « nature » du Japon, accentuant ses conseils sur les parcs nationaux, monuments importants, et autres coins de faune et de flore. Le guide est par ailleurs très détaillé en ce qui concerne les villes de Kyoto, Tokyo et leurs alentours. Il comporte des cartes régionales indiquant les zones les plus intéressantes, et des zooms sur certains quartiers de Tokyo et Kyoto, proposant du même coup des itinéraires de promenade. A contrario, si vous cherchez un guide vous présentant les bons spots pour vous éclater sur Tokyo ou Osaka, passez votre chemin.Le guide recense également les principaux matsuri (ou «festival traditionnel») sur l’année, ce qui est un point non négligeable pour l’organisation de votre voyage. En revanche, il est très peu (voire pas du tout) renseigné sur les îles (l’archipel de Ryukyu où se trouve notamment Okinawa, Yakushima/Sakurajima, ou l’archipel d’Izu entre autres).
Malheureusement, outre son prix, son gros point faible est son poids : fait de papier glacé et tout en couleur, il est certes magnifique et agréable à parcourir, mais pas vraiment transportable.
Le second est un peu plus difficile à trouver, mais contentera grandement les budgets serrés : éditions Solilang. Ce petit guide, qui ne paie pas de mine est, selon les dires de l’éditeur « un véritable livre-couteau suisse », et il serait difficile de dire le contraire tant les informations qu’il contient sont diverses, variées, et surtout utiles !
Auto-stop au Japon de Julien Joly aux
Il contient, comme son nom l’indique, des informations sur l’auto-stop au Japon, mais aussi des conseils pour préparer son parfait petit sac de backpacker, des explications sur les transports japonais (et ce n’est pas du luxe!), des astuces pour dormir à petits prix, voire gratuitement si vous voulez faire du camping sauvage, des bons plans de restaurants et conbini, et un véritable armada de phrases, expressions et kanjis qui vous seront très utiles pour lire les étiquettes, les cartes des restaurants, les panneaux de signalisation, et surtout pour vous faire comprendre du futur conducteur qui vous prendra en charge.Attention cependant, on ne saurait que trop vous conseiller de vérifier via Trip Advisor les adresses d’auberges données dans le guide, certaines étant en fait très … douteuses.
D’un prix de 9,80€, il reste l’un des guides les plus abordables sur le marché, mais ne traite d’aucun aspect culturel ou touristique. C’est un guide pratique, tout simplement, qui se complète parfaitement avec le National Geographic. Enfin, il est important de noter que le guide a été réactualisé en novembre 2011 suite aux catastrophes de Fukushima.
Outre ces deux guides, le Lonely Planet est également une référence du genre, très complet, mais un peu austère (uniquement en noir et blanc). Je ne saurais que trop vous le conseiller, ayant déjà testé la collection pour d’autres villes européennes.
Sachez qu’il existe aussi une version du guide spéciale randonnée nommée Hiking in Japan. Je n’en ai pas fait l’acquisition car ne prévoyant pas de longue randonnée, mais le peu que j’en ai feuilleté augurait quelque chose collant à l’éthique Lonely Planet : clair, net et précis.
Vous pouvez également compléter vos recherches dans les guides avec Google Books : en effectuant une recherche par mots clés (exemple : « hostel Chuzenji lake »), vous trouverez peut-être votre bonheur dans les pages consultables en ligne.
Les guides de voyage, c’est bien me direz-vous, mais il y a évidemment d’autres moyens de se documenter.
Les brochures gratuites
Votre excursion à l’autre bout de la planète ne serait rien sans un bon paquet de brochures, plus ou moins utiles. Les principales, et plus intéressantes, sont fournies par l’Office du Tourisme Japonais, ou JNTO en anglais (Japanese National Tourism Organization). Le site anglais est magnifiquement pourvu en brochures de toutes sortes : guide de conversation, cartes du Japon ou de Tokyo, guide généraliste ou par région, et fiches spéciales (très bien faites et très utiles!) sur des villes ou thèmes précis (le camping, la randonnée etc.). Attention, la plupart sont en anglais donc, mais certaines sont également disponibles en français.
Pour la version française du site officiel, c’est par ici, mais notez qu’il faut s’inscrire sur le site et faire une demande par mail pour obtenir les brochures en français (si existante, ce qui n’est pas toujours le cas …). Elles sont également en libre service à l’Office du Tourisme Japonais à Paris.
Si vous vous débrouillez en anglais, alors évitez vous une perte de temps inutile, et rendez vous directement sur la version anglaise du site.
Si vous habitez à Paris ou êtes de passage, vous pouvez visiter les locaux de l’agence Vivre Le Japon, qui, hormis sa partie «agence de voyage», possède une large bibliothèque d’ouvrages, brochures, cartes et autres classeurs très efficaces. Uniquement consultables sur place, vous trouverez cependant quelques brochures à emporter, comme un guide de Tokyo parfaitement complet réalisé par le Tokyo Metropolitan Governement. Un must-have, qui deviendra rapidement votre Bible durant votre périple Tokyoïte.
Vue de l'agence Vivre Le Japon
Par ailleurs, l’équipe (très sympathique) n’hésitera pas à vous renseigner et vous aider dans vos recherches si vous vous manifestez.
Enfin, sachez qu’une fois sur place, vous aurez toujours la possibilité de trouver des brochures en anglais (et parfois en français !) auprès des offices du tourisme, situées généralement près des gares des villes où vous vous rendrez. Le personnel japonais parle la plupart du temps un mauvais anglais, mais sera toujours disponible et tentera tout prix vous aider dans vos recherches malgré les difficultés langagières.
Les sites
Que serait cet article sans cet ami indispensable et indéfectible : internet, et Google.
En réalité, et je dois être un peu difficile, mais je n’ai trouvé que peu de sites français fiables ou intéressants sur les différents lieux que je voulais visiter. Pire, les forums forment de véritables bric-à-brac d’informations périmées et parfois TRÈS subjectives. Mes références en matière de sites internet sont donc restreintes, mais, à mon sens, complètes, et ne nécessitant que peu de compléments.
Il y a tout d’abord le fameux Japan Guide (en anglais), site de référence en la matière, que Google sortira régulièrement dans vos résultats de recherches. Son aspect un peu fouillis peut rebuter aux premiers abords, mais son avantage est sa classification par région : ainsi, si vos connaissances se limitent à Tokyo, Kyoto et Osaka, vous pouvez regarder les fiches par région et avoir un aperçu des villes voisines, qui peuvent être tout aussi attrayantes. L’organisation des fiches est très simples, et les parties « access and orientation » (en d’autres termes, comment parvenir à la ville en question) sont assez complètes. Mention spéciale aux fiches concernant le Mont Fuji et l’organisation de son ascension, qui sont impeccables.
Il y a ensuite, et surtout, les sites officiels des villes où vous vous rendrez. La plupart ont une version anglaise (parfois française), et certains sont particulièrement bien construits (comme celui de l’île de Miyajima). Bien sûr, il n’y a pas de site référence en la matière, Google sera votre ami.
Vous trouverez également beaucoup d’autres informations sur Wikitravel, mais attention, tout comme Wikipedia, vérifiez bien ce qui vous est donné.
Coté français, j’ai aimé le site d’Ici Japon, qui propose un guide du Japon intéressant, mais manquant de mise-à-jour. Je vous renvoie également aux sites de l’Office du Tourisme Japonais et de Vivre Le Japon, eux aussi très pertinents.
Enfin, et parce que c’est un endroit très spécifique : si vous souhaitez vous rendre à Yakushima, je vous conseille vivement le site de ce particulier. Le Wikitravel sur Yakushima est également plaisant, mais vous trouverez la majeure partie de vos renseignements et brochures à votre débarquement sur l’île (le personnel qui vous accueillera incarne la gentillesse même, et n’hésitera pas à accéder à la moindre de vos requêtes !).
Et après, je fais quoi au juste ?
Et après, le plus gros du travail reste à être effectué, à savoir : faire une première sélection parmi la masse d’informations récoltées, c’est-à-dire qui vous intéresse, et ce qui ne vous intéresse pas.
Cette besogne faite voici mon conseil, qui vaut ce qu’il vaut, mais qui aura le mérite de donner un cadre à votre planning : regardez le calendrier des différentes Matsuri, et articulez votre parcours autour de celles qui ont piquées votre curiosité. Cela vous évitera des va et vient coûteux et fatiguant, et vous permettra de vivre plus sereinement votre voyage dans les terres japonaises tout en profitant d’un maximum de fêtes.
© JNTO
Autre point très important : le temps. Certaines villes, de par leurs tailles, nécessitent plus de temps que d’autres. Il vous faudra donc prévoir plusieurs jours au même endroit, alors que d’autres n’auront besoin que d’une journée de visite. Il est pour cela important que vous vous renseigniez sur ce qu’il y a à faire/visiter dans les villes qui ont potentiellement attirés votre attention, et « peser le pour et le contre » comme on dit : n’est-il pas plus judicieux de passer une journée de plus dans cette ville plutôt que de se rendre dans cette autre ville où je ne veux voir que tel monument ? Car il faudra vous faire une raison : vous ne pourrez malheureusement pas tout voir, et transformer votre voyage en marathon n’est peut-être pas la meilleure des choses.
Et outre le temps de visite, il faut aussi compter sur le temps passé dans les transports (qui peut être considérable si vous n’avez pas le JR Pass, et donc prenez le bus et autres trains régionaux) : sur ce point, sauf si vous êtes un adepte du «voyage à l’arrache», il est indispensable que votre emploi du temps soit au point avant votre départ, sous peine d’avoir quelques mauvaises surprises (mais j’aborderai ce point plus en détail dans un autre article).
Je ne vous conseillerais donc que trop de vous laisser du temps pour apprécier chaque endroit que vous visiterez, quitte à faire quelques sacrifices.
Dans mon prochain article, je traiterai de l’étape suivante, à savoir la réservation des hôtels, qui peut parfois se révéler être un véritable cauchemar.
Si vous avez des questions ou remarques, n’hésitez pas à nous en faire part dans les commentaires ci-dessous !