Commission développement, séance du 9 octobre
Audition de Gilles Bœuf, Président du Muséum d'Histoire Naturelle
M. Gilles Boeuf, président du Muséum national d'histoire naturelle :
" La biodiversité est quelque chose dont on ne peut se passer. (...)
C'est pourquoi plus l'on abime la biodiversité, plus l'on touche au capital naturel qui nous entoure et plus l'on crée de désordres. Or, en France, on est bien plus capable de valoriser les aspects culturels que naturels de notre patrimoine, alors même que les deux aspects sont liés, l'humain ayant construit une culture sur la nature. (...)
S'agissant du changement climatique, nous regardons comment les informations du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) peuvent nous aider à gérer les scénarii que l'État nous demande. Nos nombreux travaux sur les migrations et les pertes de diversité biologique, menés grâce à l'aide des sciences participatives, ont ainsi démontré que, sur dix-huit ans, nos oiseaux ont migré de 33 kilomètres vers le Nord, et les papillons de 114 kilomètres. "
M. Charles-Ange Ginésy (UMP) : " Ces dernières années, les conférences de Copenhague et de Kyoto, tout comme le Grenelle de l'environnement, ont constitué des avancées. Néanmoins, la pression visant à créer des réserves naturelles dans lesquelles l'homme n'aurait plus sa place m'inquiète. L'activité agricole comme celle de nos chasseurs, notamment pour la protection des habitats, présentent en effet un grand intérêt. Faut-il accepter ces réserves totalement naturelles que quelques " ayatollahs " veulent nous imposer ? "
M. Gilles Bœuf : " Pour ma part, je n'envisage pas la création d'espaces où l'humain serait exclu. Je ne cherche pas à sauver la planète, comme certains le prétendent, mais à sauver le bien-être de l'humain sur la planète ! (...)
L'extension au large des aires marines protégées est une nécessité et il faut légiférer en la matière. Il ne s'agit pas de créer des réserves où l'humain n'ira pas : les pêcheurs de Cerbère-Banyuls sont désormais très heureux de pêcher à la périphérie de la réserve, des poissons qui avaient disparu il y a vingt ans ! (...)
Les parcs naturels régionaux et nationaux, les réserves naturelles, les conservatoires d'espaces naturels, les aires marines protégées, le Conservatoire du littoral, toutes ces structures doivent nous amener à réfléchir ensemble. "
Les parcs naturels et nationaux ne veulent pas réfléchir ensemble, mais sont d'accord pour que tous ensembles nous financions leur fonctionnement sans avoir rien à dire. Tout le problème va être là.
Commission des Finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire, séance du 17 octobre 2012
La Commission est saisie de l'amendement II-CF 30 du rapporteur spécial, Monsieur Hervé Mariton.
M. Hervé Mariton (UMP), rapporteur spécial : " La catastrophe de Fukushima avait légitimement conduit le gouvernement à augmenter les crédits de l'action 9 (Contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection) du programme " Prévention des risques ". Il ne me parait pas raisonnable de les réduire en 2013. Inversement, des économies doivent pouvoir être réalisées sur la mise en œuvre du plan national d'actions sur le loup. Je propose donc de réduire les crédits de l'action " Gestion des milieux et biodiversité " du programme " Eau, paysages et biodiversité " et d'augmenter dans les mêmes proportions ceux de l'action 9. "
Mme Karine Berger (PS) : " Durant la précédente législature, la ministre de l'écologie a mis en avant la protection du loup en laissant de côté de nombreux autres aspects de la politique écologique, comme les gaz de schiste. Mais cela est un autre sujet. Il est malheureusement nécessaire de maintenir les crédits destinés à compenser les dégâts causés par les loups. De plus, l'adoption d'un tel amendement serait dommageable pour le programme " Paysages, eau et biodiversité ".
M. Hervé Mariton (UMP) : " Je rappelle que la République dépense 40.000 euros par loup et par an, ce qui est tout de même beaucoup. "
La Commission a rejetté l'amendement. Hervé Mariton, égal à lui même, demandait la suppression de 6.500.000 € du plan loup. Tout n'est pas encore ni perdu ni écrit.
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire, séance du 17 octobre
M. Martial Saddier (UMP) : " Face aux problématiques des requins et des espèces invasives et exotiques, la réglementation actuelle est-elle suffisante ? "
M. Charles-Ange Ginésy (UMP) : " Je m'associe enfin à la préoccupation exprimée par Martial Saddier à propos d'une population de prédateurs mal maîtrisée qui prospère à l'abri des parcs nationaux. L'expérience acquise sur le continent, avec le loup et avec l'ours, conduit à n'envisager l'extension des périmètres des réserves qu'avec une prudence extrême. "
M. François-Michel Lambert (EELV) : " La protection absolue de la biodiversité me semble fondamentale. Les conséquences de la mise en place d'un parc naturel sur les populations de prédateurs, évoquées par certains collègues, sont imaginaires : ces prédateurs sont loin d'être assez nombreux en unités comme en diversité. "
Commission des affaires économiques, scéance du mardi 23 octobre 2012
Intervention de M. Antoine Herth (UMP) : "...En revanche, les crédits pour le loup augmentent de 3,9 % - j'imagine pour faire plaisir à quelques-uns de vos amis écologistes."
Réponse du ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll (PS) :
"...je vous laisse le soin d'expliquer aux agriculteurs dont les moutons sont tués par les loups qu'il faut supprimer les remboursements auxquels ils ont droit ! Je précise que c'est le ministère de l'agriculture qui paie pour les décisions prises par le ministère de l'écologie."