Les chiffres de la croissance américaine ont été publiés le 26 octobre dernier et montrent que le PIB a progressé de 2% en rythme annuel au troisième trimestre 2012, en première estimation. Cette performance est supérieure aux anticipations des économistes qui tablaient en moyenne sur une hausse de 1,8%. Dans le détail, on constate que la consommation des ménages (70% du PIB) a tiré vers le haut la croissance (+2,5%). C’est le résultat d’un regain de confiance des consommateurs qui, selon l’indice de confiance calculé par l’université du Michigan, a retrouvé son niveau d’avant crise (au plus haut depuis septembre 2007 !).
Par ailleurs, le rebond de la construction immobilière apporte une contribution significative à l’économie américaine. Cet indicateur vient confirmer que le marché de l’immobilier s’est assaini outre atlantique et pourrait bien entrer dans une phase de croissance. De nombreux indicateurs avancés vont dans ce sens et c’est une très bonne nouvelle. Pour autant, d’autres composantes du PIB suscitent au mieux des interrogations, au pire des inquiétudes. On s’interroge sur la pérennité de la hausse des dépenses publiques (+9,6% au T3). Un point d’alerte : la baisse de 1,6% des exportations américaines qui traduisent le ralentissement de l’économie mondiale.
Enfin, et ce n’est pas la moindre des choses, le chômage reste à des niveaux élevés même si la tendance est favorable. En effet, avec un taux de chômage qui avoisine les 8%, l’économie américaine n’est pas encore tirée d’affaire. Les créations de postes restent insuffisantes. Ce chômage de masse présente des caractéristiques qui le rapprochent du nôtre. Il devient plus structurel et pour renouer avec le plein-emploi, il faudrait que l’économie américaine enregistre des taux de croissance nettement supérieurs à 3%/an pendant plusieurs années. On en est loin.