La France affiche une complaisance révoltante à l'égard des pièges tuants, autorisant à tour de bras leur utilisation, fermant les yeux sur les abus alors même qu'ils tuent sans distinction - un procédé totalement rétrograde. Les faits divers rappellent cruellement cette hérésie, au fil des récits de propriétaires révoltés qui ont retrouvé leur chat ou chien hurlant à la mort, leurs pattes finissant généralement sectionnées... quand ils survivent.
Pour des pièges censés tuer sur le coup, cette multitudes de récits démontrent la souffrance épouvantable engendrée par ces outils de torture (des animaux peuvent rester plusieurs jours coincés, finissant par mourir ou se ronger la patte pour s'échapper). Besoin de convaincre? Cette vidéo montre la violence du fonctionnement (à l'aide de batons et peluches, je vous rassure).
De plus, théoriquement destinés aux espèces classées "nuisibles" (lire ci-dessous ce qui se cache derrière ce concept...), ces pièges éliminent les espèces sans distinction, qu'elles soient protégées ou domestiques, alors qu'il existe des pièges à capture qui permettent de relâcher les animaux ou, le cas échéant, de les tuer réellement sans souffrance (1). Il faut donc interdire les pièges tuants définitivement.
Signez la pétition pour interdire ces pièges!
Pour toutes ces raisons, l’ASPAS (Association pour la Protection des Animaux Sauvages) demande l’interdiction définitive de leur utilisation et vient de lancer une pétition que je vous invite à signer ici.
Vous avez dit "nuisibles"?
En France, les animaux potentiellement nuisibles sont listés par le Ministère de l’Ecologie sur avis du... Conseil National de la Chasse et de la Faune Sauvage. Bien sûr, aucun lobbying des chasseurs, ce conseil est forcément neutre et indépendant. Trois critères prévalent: l'intérêt de la santé et de la sécurité publiques, la prévention de dommages importants aux activités agricoles, forestières et aquacoles, la protection de la flore et de la faune.
Ensuite, les préfets dressent des arrêtés avec la liste des animaux nuisibles retenus pour chaque département - toujours sur avis des chasseurs (Commission départementale de la chasse et de la faune sauvage et Fédération des chasseurs).
Evidemment, ces "avis" ne sont ni neutres, ni scientifiquement établis. Les écologues et les faunisticiens n'ont pas leur mot à dire, et encore moins les ONG de protection de la nature - un peu plus à même de déterminer le caractère réellement nuisible d'un animal en toute connaissance de cause. Et il ne faudrait surtout pas oublier que certaines espèces ne prolifèrent que parce que les chasseurs ont soigneusement éliminé leurs prédateurs naturels, à l'instar du renard...
En savoir plus: télécharger le guide de l'ASPAS sur les pièges (pdf, 6 p.) et la réglementation actuelle des pièges autorisés sur le site de l'UNAPAF (Union Nationale des Piégeurs Agréés de France).
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(1) Il va de soit que le concept même de piéger des animaux pour les tuer gratuitement parce qu'officiellement nuisibles me révulse.