Un garçon de 16 ans s’immisce dans la maison d’un élève de sa classe, et en fait le récit dans ses rédactions à son professeur de français. Ce dernier, face à cet élève doué et différent, reprend goût à l’enseignement, mais cette intrusion va déclencher une série d’évènements incontrôlables.
François Ozon nous propose avec son nouveau film une réflexion sur le travail de l’écrivain aux airs de thriller.
Aux côté de l’excellent Ernst Umhauer nous pénétrons Dans la Maison des Rapha, cette famille de classe moyenne qui intrigue et éveille la curiosité (un brin malsaine) de ce jeune ado. Il va alors s’en servir pour obtenir l’intérêt de son prof de Français (Luchini) en racontant ce qu’il y découvre.
Si au départ on s’attend à ce que tout tourne autour de cette intrusion dans le quotidien des Rapha jusqu’au moment du clash entre la famille et le voyeur, Ozon nous surprend en décidant de se focaliser sur la relation entre l’élève et le prof. Les rôles changent, évoluent au gré du récit, passant de maître à disciple, flirtant avec celle du père et du fils, pour terminer sur une manipulation dont la fin est des plus surprenantes.
Dans la Maison, le personnage de Luchini explique à celui de Umhauer qu’une bonne fin dans un livre est celle qui surprendra le lecteur, tout en s’imposant à lui comme étant la seule possible. Je dirais que c’est là précisément que le bas blesse avec le film, car si sa conclusion est déconcertante, elle est loin de s’imposer à notre esprit comme l’unique fin envisageable, bien au contraire.
Mais bon, cela ne gâche rien à la réussite de ce film qui repose, outre sur la performance incroyable de son casting, sur une réflexion brillamment mené sur le travail de création de l’auteur et la naissance d’une histoire.
Un film français comme on aimerait en voir plus souvent : Étonnant, intelligent et captivant.