L’heure du bilan a sonné en ce dernier jour d’octobre après écoute de son premier album Ora, sorti en Belgique le 22… et deux mois plus tôt côté UK (mais doit-on encore s’en étonner ?). Je me rappelle d’ailleurs avoir écouté un sampler de cet opus durant l’été et mon enthousiasme n’était pas vraiment au rendez-vous. Cette critique s’annonce mal ? Peut-être pas car, pour commencer, je ne me souvenais pas d’un son aussi lourd que Facemelt qui offre donc selon moi une très belle mais trop courte entrée en la matière.
Premier constat : la tracklist est très cohérente mais il est nécessaire d’ajouter « structurellement et lyriquement parlant ». Rita nous annonce le feu, la célébrité, la fête avant de « se » révéler telle qu’elle est vraiment dans R.I.P.. Mais avant ça, faisons s’il vous plaît une minute de silence pour How We Do (Party) qui m’a l’air taillé pour une Katy Perry. C’est plus fort que moi, je ne peux pas. Je n’arrive pas à concevoir qu’autant de personnes aient pu participer à l’écriture… Enfin si, maintenant je comprends mieux pourquoi ce titre est une soupe (et c’est sans compter la production signée par The Runners qui sont derrière deux morceaux de Rihanna que je n’ai jamais appréciés : Cheers et California King Bed).
Et c’est Radioactive qui marque le début des hostilités d’un point de vue cohérence musicale. Cette chanson très 90′s avec ses allures house (et que je trouve parfaite pour un éventuel remix) est en effet suivie par un Shine Ya Light à la vibe reggae qui lui vaudra une énième comparaison avec sa copine RiRi. Après un featuring très correct avec le rappeur J. Cole, survient l’impardonnable. Ou plutôt l’insupportable. Un « WTF? » me vient à l’esprit la découverte de ce titre qui transpire le Ting Tings par ce phrasé si parlé et pour cause : il a été écrit par le duo. Je dois toutefois avouer que le refrain en lui-même est TRÈS catchy malgré qu’il soit ponctué du syndrome Jason Derulo avec sa fin en onomatopées (la solution ultime pour un lavage de cerveau en musique). Je ne serai malheureusement pas plus élogieuse pour Fall In Love : la voix autotunée de will.i.am suffit comme d’habitude à me donner envie de zapper et ne parlons même pas du refrain. Je ne t’en tiendrai donc pas rigueur Rita mais, pour paraphraser Tinie Tempah, « I wanna feel your aura », tu vaux quand même mieux que ça.
Enfin bon, on sent au moins qu’elle s’est amusée durant la réalisation de cet album mais j’estime notamment qu’elle aurait pu donner bien plus de sa personne parce que, outre Hello Hi Goodbye, je trouve que les meilleurs textes sont ceux pour lesquels elle a mis la main à la pâte : Uneasy – oui, je sais être positive parfois – et Been Lying, une ballade aux très bons arrangements vocaux. Les harmonies m’ont d’ailleurs énormément manqué tout au long du CD et pourtant, il y avait matière à faire !
« I wanted to make an album for everybody », confiait Rita dans une interview. Elle a surtout fait un hit pour chacun. Et c’est bien là le problème : Ora contient 12 tubes en puissance mais presque chaque morceau appelle à une comparaison. Je n’ai jamais rien eu contre l’éclectisme mais je trouve que c’est un choix très risqué pour un premier album dont l’objectif premier devrait plutôt être de refléter une forte identité musicale ou du moins une vraie ligne directrice. Pas très malin de la part de Roc Nation qui aurait pu beaucoup plus jouer sur ses grandes capacités vocales que j’aurais personnellement mieux imaginées sur des prods plus fracassantes à l’image de Facemelt, R.I.P. et Hot Right Now…
BONUS
Le tout nouveau clip de Shine Ya Light (que j’aime un peu plus à chaque écoute) réalisé par ce cher Emil Nava au Kosovo dont la belle est originaire.
À écouter d’urgence : Facemelt, R.I.P., Hot Right Now.
Rita Ora Ora, dans les bacs depuis le 22 octobre (Sony Music).