On est à présent habitués : un album tous les six mois pour Ralph Azham, la nouvelle saga d’Heroic-Fantasy de Lewis Trondheim. On avait laissé Ralph Azham avec sa soeur qui avait retouvé la mémoire. Ayant quitté Astolia, Ralph a une idée pour lutter contre Malek, l’usurpateur se faisant passer pour le roi : s’associer à Vom Syrus, le super-vilain qui terrorise la population. Pour le rejoindre, toujours accompagné de Yassou et rejoint par la dangereuse Zania, Ralph doit à présent trouver un navire qui l’y emmènera.
Ainsi débute le second cycle de Ralph Azham dans le tome 4 intitulé "Un caillou enterré n’apprend jamais rien". Les éditions Dupuis ne se sont jamais caché de la filiation avec la précédente série de Trondheim, Donjon, et ce quatrième volume n’en a jamais été aussi proche. Les choix graphiques (bâtiments, décors, armements...) sont de la même veine. Et surtout le trio de personnages principaux rappelle plus que furieusement Donjon : un héros un peu soupe-au-lait, qui ressemble à un canard, rigolo et devenant de plus en plus costaud au fur et à mesure des aventures, une chatte experte en combat, farouche et indépendante, et pour conclure la bestiole verte férue de religion et avec des pouvoirs bien balaises. On ne peut s’empêcher de rapprocher Ralph, Zania et Tassou des héros de Donjon Herbert, Isis et Marvin...
Heureusement si le goût de déjà-vu est bien là, il s’agit d’une saveur agréable, même si l’intrigue part un peu dans tous les sens, et la lecture de ce tome 4 nous rappelle une fois de plus que Lewis Trondheim a un talent indéniable pour l’humour caustique et pince-sans-rire. Humour qui fonctionne parfaitement dans Ralph Azham. En espérant de réels changements dans les mécanismes scénaristiques et relationnels entre les protagonistes dans le futur, on lira encore une fois Ralph Azham avec plaisir. Pour les parents, attention aux jeunes lecteurs, une scène évoquant des viols assez crûment est à signaler.