DECRYPTAGE RELATIO par Sandrine Kauffer.
Soulagement à Varsovie et dans les autres capitales de l'Union.Le gouvernement et l’opposition nationaliste, menée par le frère du président polonais, sont enfin parvenus dimanche à un accord sur le traité européen de Lisbonne.Celui-ci pourrait être ratifié par voie parlementaire dans les prochains jours. Cet accord met fin à une impasse politique qui menaçait d'affaiblir la position de Varsovie dans l'Union européenne.
Le voici, à présent, chef de file d’une opposition à la ratification du traité, qu'il avait pourtant, avec la complicité de son frère, négocié et signé.
Ensemble, ils s’étaient même vantés d’un grand succès pour la Pologne.
Jaroslaw Kaczynski chef du parti « Droit et justice » change de casquette. Il menace de bloquer la ratification par voie parlementaire. Elle requiert une majorité qualifiée des deux-tiers. Jaroslaw Kaczynski a conditionné son soutien à l’ajout d’un préambule à la loi de ratification stipulant la primauté de la Constitution polonaise sur le Traité européen.
M. Kaczynsky a également exigé un opt-out à la charte de droits fondamentaux de l’UE. Cette exigence reflète la crainte que la Charte européenne des droits de l’homme n’oblige un jour la Pologne à légaliser le mariage homosexuel, et puisse ouvrir la porte aux requêtes allemandes concernant les droits de propriété individuels sur les terres accordés à la Pologne après la Seconde guerre mondiale.
Les libéraux au pouvoir voulaient adhérer à la Charte, mais, ils y ont renoncé pour faciliter la ratification et une négociation parlementaire. Cependant, si aucun accord n’est possible, Donald Tusk envisage de recourir au référendum. Les derniers sondages montrent que plus de 75% des citoyens polonais sont favorables au traité. Ce Week-end, après plusieurs entrevues, des accords ont enfin été trouvés. Le président polonais Lech Kaczynski et le Premier ministre Donald Tusk ont convenu que la Pologne ratifierait le traité européen de Lisbonne par voie parlementaire, lors d’une session spéciale.
Le texte de compromis ne reprend pas leurs revendications, mais une résolution est ajoutée: elle rappelle la nécessité de protéger la souveraineté du pays. Ce qui est un énoncé qui peut être repris partout:l'Union n'implique aucun "abandon" de souveraineté, mais une délégation, un partage des souverainetés nationales. "J'espère que ceci mettra fin au chaos inutile autour de la ratification", a déclaré M. Tusk à l'issue de sa réunion de cinq heures avec le président. Un espoir partagé par tous ceux qui souhaitent que la voie menant à la ratification de ce traité qui sort l'union de son impasse institutionnelle sans règler tous les problèmes ne soit pas minée par des arguments "anti-européens"