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Un bouquet de chrysanthèmes a été déposé sur le trottoir de la rue Kellner, à Paris dans le 17e arrondissement. C'est là qu'est mort dans la nuit de samedi à dimanche, probablement de froid, Bernard, un SDF de 59 ans, ancien légionnaire dont la santé s'était détériorée.
Les habitants du quartier connaissaient bien Bernard. Dimanche matin, Claude a entendu des cris. "Il y a son copain qui était à côté et qui disait : 'Bernard, Bernard !' Du coup, j'ai appelé les pompiers. Ils me disent : 'vous pouvez lui prendre le pouls ?' Je dis 'non, il est par terre, il ne bouge pas'. Ils sont venus mais il n'y avait rien à faire. Il était décédé. Ça faisait quatre ou cinq jours que je passais, mais là il ne bougeait plus, il était toujours là", a-t-il raconté au micro d'Europe 1.
" Tous ces gens qui partent comme si de rien n'était "
Sa dernière nuit, Bernard l'a passée près de son compagnon d'infortune, Florent, dans le renfoncement d'un immeuble, au numéro 14. Son ami a récupéré la couverture dans laquelle Bernard a dormi.
La femme d'un habitant du quartier lui était venue en aide. "C'est mon épouse qui lui a descendu il y a deux jours parce qu'il claquait des dents. Alors elle m'a dit : 'je vais lui descendre cette couverture et avant de dormir, je lui descendrais un bol de soupe'. Et c'est ce qu'elle a fait. Au moins, elle aura fait ça", a-t-il affirmé.
Cet habitant du quartier est en colère après le drame de cette nuit. "Il y a des tas de gens qui meurent comme ça. Dormir sur un pavé. Tomber malade et finir par mourir. Tous ces gens qui partent comme si de rien n'était", a-t-il déploré. "On ne s'intéresse pas aux gens quand il y a le froid qui arrive. Tous ces gens qui dorment dans la rue. On ne se dit pas : 'ces gens là, est ce qu'ils vont passer l'hiver ?' Est-ce qu'on se pose au moins la question ?", se désole cet habitant du 17e arrondissement.
Le SDF, reconnaissable à sa barbe, sa moustache et ses cheveux roux, était dans le quartier depuis une dizaine d'années. Dimanche, le corps de Bernard a été emporté par les services de la ville de Paris. Au pied d'une poubelle, les vêtements, les couvertures et les valises de Bernard restent entassés.