C'est à mon sens l'une des grandes étapes de l'acceptation, qui mène ensuite à des progrès en termes de fluence. Dans cette vidéo, tirée des célèbres conférences TED dont je vous ai déjà parlé, Lisa barone nous explique en quoi son bégaiement l'a aidé pour créer et diriger une entreprise.
La vidéo est malheureusement disponible uniquement en Anglais, et n'ayant pas encore eu le temps de la sous-titrer, je vous ai mis la traduction directement en texte juste en dessous. Je vous recommande quand même de regarder la vidéo un petit moment, même si vous ne comprenez pas l'Anglais, pour vous rendre compte des blocages de Lisa. C'est toujours intéressant. Si vous le souhaitez, vous pouvez trouver gratuitement l'intégralité de sa présentation Power Point ici.
Traduction :
Je vais vous parler de ce que le bégaiement m’a apporté pour gérer un business.
Mais d’abord, je vais vous parler un peu de moi : je m’appelle Lisa Baron, je suis la co-fondatrice de l’entreprise Outspoken Media. Nous avons une activité de marketing internet, basée à Troy. J’ai créé cette entreprise en 2009 avec ma partenaire Rhea Drysdale, qui se cache par là-bas, et si vous vous souvenez un petit peu de l’état de notre économie en 2009, vous vous souvenez peut être que ce n’était pas vraiment le meilleur moment pour créer une activité. Mais voici comment cela s’est déroulé : en 2009, je venais juste de déménager de Los Angeles à New York (pour du travail), et je me suis retrouvé dans une situation délicate. Après à peine trois mois dans l’entreprise, cela commençait déjà à mal se passer. Je n’avais alors pas le choix : je pouvais rester dans l’entreprise malgré tout, garder mon salaire mais perdre mon intégrité, ou je pouvais démissionner.
C’est donc dans une économie en berne, et avec rien d’autre à quoi me raccrocher, que j’ai quitté mon boulot.
Si il y en a parmi vous qui on déjà créé leur entreprise, ou qui on pensé à le faire, vous savez - oups mais qu’est ce que j’ai fait, j’ai appuyé sur le mauvais bouton ! - ce que c’est, c’est terrifiant !
A 27 ans et ne possédant qu’un diplôme dans le tourisme, j’étais terrifiée ! J’avais des doutes, des angoisses, et je me posai tout un tas de questions auxquelles je n’avais pas les réponses. Mais je me suis rendu que ce qui est bien avec les nouveaux challenges, c’est qu’ils vous forcent à vous servir de ce que vous savez déjà, à vous mettre en mode “survie” pour vous remettre sur les rails. Et j’ai découvert que tout ce que j’avais besoin de savoir pour créer ma propre entreprise et ma propre marque, je le savais déjà car je bégayais.
Comme vous devez le savoir maintenant, je bégaie. Mais ce que vous ne savez probablement pas, c’est à quel point cela est rare.
Seulement 1% de la population adulte mondiale bégaie, et 80% des adultes qui bégaient sont des hommes. Ce qui veut dire que vous avez presque autant de chance de me croiser que vous n’en avez de croiser une licorne !
Pour ceux d’entre vous qui l’ignorent, le bégaiement est un défaut de contrôle de la motricité de la parole. Les personnes bègues présentent une plus forte activité dans la partie du cerveau qui contrôle les mouvement du language, ce qui rend difficile le traitement des informations et les mouvements qui vont avec. Le résultat est celui-ci : un discours avec des dysfluences. Le fait que je bégaie a impacté ma vie de plusieurs manières : on ne s’est pas moqué, je n’ai pas été malmenée, mais j’ai grandi en étant plus discrète que je n’aurai dû l’être.
Lorsque l’on a un trouble du language, on ne pose pas autant de questions, on ne conteste pas autant les choses. C’est beaucoup plus simple de laisser les autres dire les choses à votre place plutôt que de devoir prendre la parole pour les corriger. Voilà ce qu’a été ma vie pendant longtemps, ce qu’a été ma vie jusqu’à ce que je découvre les médias sociaux.
En 2006, je retrouvé ma voix(voie) quand j’ai accepté un poste dans une société de référencement web à Los Angeles. Une partie de mon boulot consistait à écrire sur des blogs tous les jours. Tous les jours donc, je communiquais avec les gens d’une manière qui m’était plus simple. Je les informais, je partageais mes opinions, je les faisais rire et je leur racontais des histoires, et enfin j’arrivais à nouveaux à tisser des liens avec les gens.
Et j’ai également commencé à être félicitée pour ce que je faisais ! Les gens ont vu que j’avais certaines aptitudes pour communiquer avec des gérants de petites entreprises, en étant proche d’eux. J’étais capable de parler "du pouvoir de la voix" (ndlt : métaphore pour parler de la capacité des réseaux sociaux à "parler" pour les entreprises) à des marques et à des agences et on me payait pour ça.
Et j’ai rapidement compris pourquoi j’en étais capable !
Comme une entreprise qui démarre, j’avais peur de me démarquer des autres et de trop attirer l’attention, je me cachai derrière un masque au lieu de montrer qui j’étais vraiment, je réduisais ma voix car je ne croyais même pas en mériter une.
Et cela a été une révélation importante, puisque cela m’a permis de voir mon bégaiement comme quelque chose qui fonctionnait AVEC moi, au lieu de CONTRE moi.
En tant que personne qui bégaie, je comprends le pouvoir de la voix mieux que quiconque, mes difficultés à parler me permettent de mieux comprendre les difficultés des autres, il ne suffit que d’une seule rencontre pour que les gens se souviennent de mon nom. Et c’est quelque chose d’exceptionnel, surtout dans le monde du business.
Mon bégaiement me distingue des autres, et en cela il me met en valeur. Et c’est comme cela que mon bégaiement m’a appris ce qu’il fallait pour diriger un business. Il m’a appris à accepter ce qui est bizarre, et à faire marcher ce qui est bizarre. (ndlt : comprendre bizarre au sens de inhabituel)
Et c’est ce que les gens devraient faire : que vous soyez dirigeant ou employé, on recherche tous la reconnaissance.
Mais cela n’a pas toujours été comme ça. Avant l’avènement d’internet, les sociétés gagnaient de l’argent en s’adressant au plus grand nombre, elles n’avaient pas besoin de se soucier des différentes couches de la population car nous étions tous les otages d’une société de proximité ; on ne pouvait acheter que les produits qui se trouvaient dans notre magasin le plus proche, on ne pouvait recevoir les services que des sociétés qui se trouvaient à proximité de chez nous.
Aujourd’hui, internet a changé tout ça, on peut faire du business et rentrer en contact avec n’importe qui.
Internet donne aux gens bizarres un endroit où ils peuvent rencontrer d’autres gens bizarres, et ceux qui sont bizarres de la même manière se rassemblent et forment des groupes : des groupes facebook, des blogs, des podcasts.
Et quand ces groupes se forment, cela permet aux sociétés de leur vendre des produits adaptés. Et aujourd’hui, cela paie d’être bizarre, d’être différent, car cela permet de trouver non seulement de nouveaux clients, mais aussi des gens qui vont soutenir une marque, qui vont l’aimer et qui vont en parler autour d’eux.
C’est en étant bizarre que l’on sort du lot dans un marché saturé, que l’on se souvient de nous et que l’on se met en valeur. D’un d’un coup, le bizarre devient le nouveau normal car il devient profitable.
Voyons maintenant comment vous pouvez être bizarre et en tirer un bénéfice.
- Première étape, acceptez le fait que vous êtes bizarre ! Ce n’est pas grave ! Vraiment pas !
Nous vivons dans un monde semblable à lycée de nos années lycée : nous voulons être accepté et reconnu. Mais ça fait plus de dégâts que de bon. Acceptez juste d’être bizarre
- Deuxième étape, identifiez ce qui vous rend bizarre.
Je crois personnellement que dans le fond, tout le monde sait pourquoi il est bizarre. Je suis bizarre parce que je bégaie, je suis bizarre parce que je collectionne les mi-bas.
On a tous quelque chose de bizarre, il suffit de l’admettre ! (suite à venir)
Il manque les 4 dernières minutes de la vidéo qui sont encore en cours de traduction (Traduire 17 minutes de vidéo en Anglais avec un bégaiement par-dessus, c'est long ! :p) Je le rajouterai très vite !
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