À quelques jours des élections américaines, il est bien de connaître l’histoire et les dessous de cet événement suivi par le monde entier. Cet ouvrage est un excellent outil pédagogique pour connaître cette élection.
Par Bogdan Calinescu.
Publié en collaboration avec l'aleps.
André Kaspi et Hélène Harter, tous les deux universitaires, font un état des lieux pédagogique de cette élection. Cela fait 225 ans que cette élection existe. Entre le 4 juillet 1776, lorsque les colons américains ont déclaré leur indépendance de la métropole britannique, jusqu’à l’élection de George Washington, le 14 avril 1789, les délégués des États s’affrontent sur la signification et les vrais pouvoirs du futur Président. Grâce aux notes prises par James Madison, nous connaissons la teneur des débats des Pères fondateurs. Ce qui est très intéressant c’est la méfiance – déjà – à l’égard d’un exécutif trop fort qui échapperait au contrôle démocratique. Mais dès le début, ce pouvoir est strictement encadré. Par la durée - 4 ans -, par la désignation, les grands électeurs, et par la fonction du vice-président qui peut se substituer au président en cas de problème majeur. La maturité démocratique des Pères fondateurs est étonnante. À une époque où l’on pratiquait encore l’esclavage et où les femmes étaient éloignées des hautes fonctions, ils sont tout à fait conscients des dangers d’un pouvoir exécutif excessif. D’ailleurs, la Constitution ne mentionne le Président que dans son deuxième article, le premier étant consacré au Congrès. Un quart du texte constitutionnel est consacré au Congrès contre à peine 5% au Président. C’est bien le législatif qui dispose de l’essentiel des pouvoirs : faire les lois, taxer, s’occuper du commerce extérieur, déclarer la guerre, etc.
Bien entendu, tous les présidents américains n’ont pas marqué l’Histoire. Après George Washington et Thomas Jefferson ont succédé des présidents qui ont laissé moins d’empreintes aussi parce que le Congrès a voulu s’affirmer beaucoup plus. Par la suite, il y a eu Lincoln et, plus proches de nous, parmi les plus connus, Roosevelt et Truman qui marque les débuts de la guerre froide. Les auteurs ont raisons lorsqu’ils écrivent qu’il est difficile de classer les présidents. On a connu des Démocrates comme Kennedy et Clinton en tant que réformateurs de l’économie et aussi des Républicains comme Bush père qui ont préféré augmenter les impôts et étouffer l’économie. Avec la mondialisation, le Président des États-Unis n’est plus ce qu’il était ? C’est en partie vrai. D’autres pouvoirs économiques ont émergé mais l’Amérique et son Président restent encore les baromètres du monde des débuts des années 2000. Il suffit de voir ce que représenterait la défaite d’un Obama et l’élection d’un Romney réformateur.
-- André Kaspi, Hélène Harter, Les présidents américains, de Washington à Obama, Tallandier, 272 pages, 2012.
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