Ted.(réalisé par Seth MacFarlane)
Un bon film (pendant au moins quinze minutes).
Ted, un ours en peluche, pervers et drogué devait permettre au créateur des Griffinet de American Dadde laisser parler sa verve humoristique décalée sur grand-écran. Hélas, rien ne s'est passé comme prévu.
À 8 ans, le petit John Bennett fit le vœu que son ours en peluche de Noël s’anime et devienne son meilleur ami pour la vie, et il vit son vœu exaucé. Presque 30 ans plus tard, l’histoire n’a plus vraiment les allures d’un conte de Noël. L’omniprésence de Ted aux côtés de John pèse lourdement sur sa relation amoureuse avec Lori. Bien que patiente, Lori voit en cette amitié exclusive, consistant principalement à boire des bières et fumer de l’herbe devant des programmes télé plus ringards les uns que les autres, un handicap pour John qui le confine à l’enfance, l’empêche de réussir professionnellement et de réellement s’investir dans leur couple. Déchiré entre son amour pour Lori et sa loyauté envers Ted, John lutte pour devenir enfin un homme, un vrai !
Lorsque le film commence et aligne les situations et les répliques coup de poing dans la bonne humeur, on se dit qu'on a tiré le bon numéro et qu'on va retrouver le ton irrévérencieux des séries animées de MacFarlane.
Des échanges verbaux acerbes, des situations cocasses et débiles, des références à la pop-culture aussi stupides que réjouissantes (Flash Gordon, le pauvre brandon Rooth, etc...), Mila Kunis à p... (euh non pardon) et des seconds rôles déphasés. Un cocktail explosif auquel il faut rajouter Ted, personnage atypique mais attachant.
Sa réussite vient du décalage que constitue son existence. C'est un ours en peluche qui pervertit sa fonction primaire en se livrant à toute sorte de délires obscènes. De plus, tout le monde accepte sa présence le plus naturellement possible comme si croiser un ours en peluche vivant était courant!
Hélas, la joie est de courte durée. Très vite, on voit très bien où cela va nous mener et ce n'est pas là où on aurait souhaité. Tedrentre dans le rang et adopte la position bien-pensante de la comédie US classique. L'ours en peluche devient alors une métaphore de l'enfance, de laquelle il faut se détacher pour passer à l'âge adulte, prendre des responsabilités, grandir, fonder une famille, bla bla bla. Le film devient alors affreusement banal et dénué de tout intérêt.
Dommage que MacFarlane ait décidé de faire rentrer son film dans le rang, il avait les cartes en mains pour séduire. Au-lieu, de ça, on se retrouve avec une comédie US qui n'est pas désagréable mais qui peine à se détacher du tout-venant en la matière. Difficile d'en garder un quelconque souvenir une fois la projection achevée.
Note: