La grotte, c’est tendance, furieusement. Tout le monde ne parle que de ça, de Lourdes, ou celle de Bernadette a été inondée, – deux millions d’euros de dégats, la réparation tiendra du miracle – à Lascaux, ou les Norvégiens de Snohetta ont été déclarés lauréats du concours pour la restructuration du site Lascaux 4, une fausse grotte qui accueillera les visiteurs en mal d’art pariétal. Une théorie archéologique affirme que les grottes étaient orientées en fonction de la lumière, ce qui nous amène à la troisième mention de grotte, puisqu’après l’illumination divine de Lourdes, la fille de Madonna, l’illumination préhistorique de Dordogne, voici l’illumination artistique dans les jardins botaniques de l’université de Berkeley, en Californie.
L’installation de Rael San Fratello dans les jardins botaniques de l’université de Berkeley
Pour certains, les grottes étaient toutes éclairées par la lumière naturelle
L’architecte Rael San Fratello, sans lien apparent avec Rael, a réalisé une installation dans le cadre de l’exposition « Natural Discourse« , qui réunit plusieurs artistes au sein du parc universitaire. Leur « Grottoe Sol » est plutôt une cabane dont l’un des murs est hérissé de tubes de verre. Mon traducteur personnel m’a éclairé sur leurs intentions : « Les tubes de verre sont éclairées bleu électrique naturellement de la lumière directe et ambiante qui est menée à travers la vitre causant Chaque chambre pour se changer en intensité tout au long de la journée. Collectivement, les tubes prennent la forme d’une paroi de la grotte ou une chute d’eau, évoquant allégorie platonicienne de la caverne où les ombres, dans la lumière et des sons Appel Immo question. La vue à travers les tiges est à la fois kaléidoscopique et hypnotique et est devenue la maison à plusieurs insectes trouvés dans le jardin. Le bruit d’une chute d’eau est SOL Grotte Inside The Present And La combinaison de son, lumière, vues et la fraîcheur qui filtre à travers les fissures dans le plancher crée un espace hautement sensorielle ». c’est clair non ? L’expression « APpel Immo » traduit « call reality into question »- sans doute une pub infiltrée.
L’installation a été au centre d’une polémique. En cause, les 1368 tubes de verre du mur. Ils proviennent de stocks de la société Solyndra, une compagnie qui avait développé une technologie de collecte de l’énergie solaire originale, via un système de tubes enduits de cellules solaires. Je n’ai pas tout compris, donc je vous joint des schémas ci-après.
L’objet de la polémique (le tube)
tu comprends maintenant ?
Solyndra a fait faillite le 1 septembre 2011, et c’est placé sous le chapitre 11 de la loi des banqueroutes. Et alors, ou est le problème me direz-vous ? Les employés ont perdu leur boulot, ça en fait déjà un (problème), mais ce n’est pas ça le point. L’histoire c’est qu’en fait l’administration US avait garanti un prêt de 525 millions de dollars US, sous la houlette de Barack Obama. Un prêt finalement qualifié de « téméraire » par l’ U.S. House Energy and Commerce Committee, qui ne s’en est pas tenu là. Elle a aussi taxé l’installation « d’oeuvre la plus coûteuse de l’histoire de l’art, avec le cri de Munch et les joueurs de cartes de Paul Cezanne ».
bonjour, vous me reconnaissez ? Mon tableau de joueurs de carte s’est vendu à des millions de copies.
Obama dans l’usine de Tubes : « j’en mettrai bien sur ma baraque »
Un brin de mauvaise foi tout de même, de la part de l’agence de l’énergie, puisque les tubes utilisés, objet de sa colère, allaient être détruit par leur propriétaire, un transporteur qui ne savait pas trop quoi en faire. Le petit millier de tubes n’est qu’une infime fraction du stock de Solyndra, qui en possédait près de 2 millions (!) et dont on peut raisonnablement penser qu’elle n’avait pas dépensé tout son argent en paille de verre, mais avec tout ce qui va autour : l’usine, le transport, les employés… Peu importe pour Derek Zhou, président des sympathisants du parti républicain à Berkeley College, qui estime que l’œuvre n’est pas à sa place dans un jardin botanique, et ferait mieux d’être installé dans un « musée de l’argent du contribuable gaspillé ». Jamais en dessous de la ceinture le beau Derek ! D’autres arguments de haute volée sont repris dans cet article du Daily Californian. Le directeur des jardins de Berkeley, qui s’appelle Paul Licht (Paul Lumière), déclare cette polémique nulle et non avenue, pour une œuvre d’art installée dans la nature, et qui ne fait que recycler des matériaux de construction. Et moi qui croyait que la polémique venait de la proximité de l’œuvre avec le pavillon britannique de l’exposition universelle de Shanghai 2010. Je me mettais le doigt dans l’œil, encore une fois.
Un air…
…de famille ?
ça en fait des histoire tout ça, à partir d’une info fournie par MateriO
Rael cherche des fonds pour financer la réalisation d’un pavillon pérenne, construict sur les même principes que l’installation temporaire.A votre bon coeur…