Il s’agit de ma première rencontre avec l’écrivain anglais Julian Barnes. Et après avoir lu ce petit chef-d’oeuvre je me demande bien pourquoi j’ai attendu si longtemps.
The Sense of an Ending a valu à l’auteur son premier Booker Prize l’an dernier après avoir été finaliste à trois reprises par le passé. Pourtant, à vue de nez l’histoire n’a rien de spectaculaire. Elle raconte en deux temps la vie d’un Anglais bien ordinaire, Tony Webster, qui est justement le narrateur. Dans la première partie, Tony raconte ses amitiés au Collège ainsi que sa première relation semi-sérieuse avec une fille : Veronica. Cette relation ne durera pas très longtemps mais viendra le hanter à la fin de sa vie.
C’est dans la seconde partie du roman que ça se corse. Nous retrouvons Tony dans la soixantaine, divorcé de sa femme Margaret et père d’une fille qui le visite sporadiquement. Tony reçoit alors une lettre d’un avocat qui lui annonce que la défunte mère de sa première flamme, Veronica, lui a légué deux documents et une somme d’argent. Ceci l’amènera à renouer avec Veronica dans des circonstances dramatiques.
On peut apprécier ce livre de deux façons. D’abord, il y a ce mystère entourant la fameuse lettre de l’avocat, qui ne s’élucidera qu’à l’avant-dernière page. Rien que pour cette trame digne des meilleurs whodunits, The Sense of an Ending est déjà une réussite. Mais moi j’ai davantage apprécié la finesse de l’écriture et de l’humour pince-sans-rire – presque cynique – de l’auteur. Il parvient à nous rendre le narrateur sympathique malgré le fait qu’il s’agit somme toute d’un homme qui a raté à peu près tout ce qu’il a entrepris dans sa vie.
Vous traverserez le livre en quelques séances de lecture à peine. Parce qu’il est court (150 pages), mais surtout parce qu’on ne veut tout simplement pas quitter l’univers de Julian Barnes lorsqu’on s’y aventure.