Je suis sorti, il faisait un vent cinglant. Sur l’aubrac il avait neigé et une petite croute blanche craquait sous mes pas. En descendant vers la remise je croisais furtivement le regard d’un chat qui disparu en rampant sous la haie. Mes yeux me piquaient, j’enfonçais les mains dans mes poches et accélérais le pas. Ce sont les premiers froids de l’hiver, ils surpennent toujours, on sait qu’ils vont arriver mais à chaque fois on se fait avoir. Je suis rentré dans la cuisine en courbant l’échine, les quelques buches que je mis dans le poêle ont immédiatement crépitées. J’ai versé du thé noir dans une tasse et je l’ai enveloppé de mes mains, pour réchauffer mes doigts. En buvant doucement le thé brulant, je regardais cette photo sur mon mur, où nous sommes là tous les trois, Flèche, Vilmo et moi, à barbotter dans une eau translucide au Belize. Et puis j’ai trouvé ce film et je me suis encore mis à rêver des voyages de pêches. Dehors la neige a commené à tomber.