Homeland // Saison 2. Episode 5. Q&A.
Dans l'épisode précédent, Brody était arrêté et Carrie pouvait célébrer sa victoire d'un grand sourire béa. Comme l'indique le titre de cet épisode, il est venu le temps des questions et des
réponses. Ce dont l'on peut se rendre de plus en plus compte dans Homeland c'est qu'elle est une série de performances d'acteurs bien avant d'être une série à intrigues. Il faut bien avouer que
Claire Danes et que Damian Lewis n'ont pas volé leurs Emmy respectifs. Bien au contraire, c'est amplement mérité, d'autant plus quand l'on voit cette seconde saison. Car si l'on regarde Homeland
de plus près, ce n'est pas tant les intrigues qui fascinent les téléspectateurs mais bel et bien les acteurs et les scènes qu'il partagent. Je lisais récemment une interview de Howard Gordon, le
créateur de la série dans Preview (un nouveau magazine série français) qui racontait qu'il était sûr qu'il voulait Claire Danes pour le rôle de Carrie mais quand il a casté Damian Lewis, il
n'était pas du tout sûr de lui quant à l'alchimie que les deux acteurs allaient pouvoir partager.
C'est uniquement en les voyant jouer ensemble qu'il a alors découvert que les deux acteurs étaient fait l'un pour l'autre dans Homeland. Un pari risqué qui a très bien fonctionné. Risqué dans le
sens où le duo n'était pas évident. Damian Lewis a beau avoir été formé à Band of Brothers, il n'était pas logique que l'entente avec Claire Danes allait être aussi parfaitement maitrisée. Et du
coup, cette année, les scénaristes usent du jeu de leurs acteurs dans de multiples scènes où ils sont laissés seuls en face à face à se raconter avec perspicacité quelque chose. Cette fois c'est
l'interrogatoire mené par Carrie qui va permettre à l'épisode de prendre tout son envol. Il n'y avait rien de bien exceptionnel dans les dialogues mais la manière dont tout est orchestré était
réglé comme du papier à musique. Cela donne donc une scène captivante et surtout réaliste. Le meilleur moment doit surement être le "Yes" de soulagement de Brody qui à ce moment là commence à
avouer qu'il a des liens avec Abu Nazir.
Autre moment particulièrement intense c'est évidemment Brody à terre, en position fétale. Il y avait là quelque chose encore une fois, un sentiment de partage de la part des acteurs avec les téléspectateurs. C'est aussi ça Homeland et sa force, elle nous fait partager quelque chose, elle nous implique au récit en impliquant notre regard des choses. Lors de ma précédente critique, j'évoquais la possibilité de faire de Brody un triple agent et c'est ce qui va être choisi comme option. Brody travaille donc maintenant avec la CIA afin de faire tomber Abu Nazir mais surtout afin d'arrêter l'attaque qu'il prépare contre les Etats-Unis et dont Brody n'a aucune information. L'étau se ressert petit à petit, ce qui permet de précipiter un peu tout le monde hors de la contemplation dont est victime (en bien) la série. Pendant ce temps, Jessica s'inquiète car elle n'a pas de nouvelles de Brody. J'aurais cru qu'ils allaient aller bien plus loin mais ils ont fait un choix plus rassurant.
En effet, Brody retrouve Jessica en lui annonçant qu'il travaille pour la CIA sur des affaires de sécurité nationale : de quoi tout de suite convaincre Jessica qui avait de nombreux soupçons sur son mari. Le parallèle qui est fait dans la dernière scène de l'épisode est cinglant. Alors que Brody, le terroriste, peut rentrer chez lui et retrouver sa famille, Carrie se retrouve seule chez elle avec personne. Cette solitude ne peut que faire le contraste du "on ne peut pas incarner le bien et être heureux ?". Enfin, Dana commence à virer façon Kim Bauer dans la série. Son rendez vous galant avec Finn, le fils du vice Président (et candidat à la Présidence) tourne mal lorsque ce dernier percute avec sa voiture une pauvre femme. Je ne suis pas certain que cela ait quelque chose d'intéressant pour le moment, il faudra surement attendre quelques épisodes avant que tout cela ne se décante et que Dana n'avoue tout à son père par culpabilité.
Note : 9/10. En bref, un jeu d'acteur toujours aussi juste et parfaitement maitrisé.