Du sport de haut niveau à haut risque

Publié le 31 mars 2008 par Chroneric

Crédit photo: darkpatator / FlickR

Il est toujours délicat de parler de conflit ou de religion quand on n'est pas spécialiste et que l'on ne veut pas se mettre à dos tous ceux qui se sentiraient offensés ou choqués par des propos maladroits. Je vais tâcher d'y aller avec des pincettes.

Pour combattre un soi-disant ennemi ou un ennemi invisible, vous aviez le choix principalement entre le prétexte religieux et le prétexte énergétique. Je laisse de côté les guerres mondiales qui sont des périodes à part et dont les éléments déclencheurs sont plus complexes dans le sens où plusieurs facteurs ont été réunis. Le prétexte religieux est sans contexte le plus connu. Les guerres de religion et les croisades en sont les signes les plus représentatifs et les plus distinctifs. Malheureusement, c'est un prétexte encore bien répandu et il n'est pas propre à une religion mais bien usé par tous. Le deuxième est plus discret mais tout aussi dramatique. Beaucoup de régions du globe n'ont pas un accès facile aux sources d'énergie les plus élémentaires : soleil, eau, vent mais aussi pétrole et gaz. Il y a des millénaires déjà, un chef ou un souverain déclarait la guerre au voisin pour récupérer un fleuve et permettre les cultures. Concernant le gaz, nous nous rappelons les menaces de la compagnie russe envers l'Ukraine. La bataille du pétrole est plus sournoise car elle est bien souvent cachée par un autre prétexte plus noble et moins terre à terre : lutte contre le terrorisme ou assistance à un pays en guerre.

Le XXIè siècle voit apparaître un nouveau prétexte : le sport. Pourtant, à l'origine, le sport était une occasion de trêve (d'où la naissance des jeux olympiques) ou de respect des traditions. Un nouveau virus est apparu : exprimer son désaccord et sa haine à l'occasion d'évènements sportifs. Vous aurez compris que je fais ici allusion aux exactions dans les stades de football et actions qui vont se manifester tout au long du parcours de la flamme olympique. Alors que le sport devrait être un moment de loisirs, de détente voire de spectacle, il devient le terrain de jeu d'individus malfaisants ou de personnes persécutées et opprimées. Le football est le plus touché dans l'hexagone car le plus populaire et le plus médiatisé, donc l'impact est plus violent et immédiat. Au-delà de la polémique d'organiser des Jeux dans un pays totalitaire, il faut prendre conscience des enjeux politico-économique qui se dessinent. Et cela, les manifestants l'ont bien compris et ne ils ne sont pas les premiers : "black power" aux Jeux de Mexico en 1968, attentat pendant les Jeux de Munich en 1972, boycotts des Jeux de Moscou en 1980 et Los Angeles en 1984.

La balle est dans le camp des nations qui sont prises entre les accords économiques et les droits de l'homme. La diplomatie va devoir affronter plusieurs épreuves même s'il est peu probable que les autorités chinoises seront sensibles à toute cette passion qui se déchaîne devant eux. D'une façon générale, comment redonner aux sports sa dimension festive et le ramener à un niveau moins important : le sport doit rester du sport, rien que du sport, ce n'est que du sport et rien d'autre.