C’est jeudi à Barcelone, à l’occasion de la présentation de son livre : « Mes étoiles noires : De Lucy à Barack Obama », que Lillian Thuram a évoqué son admiration pour Barack Obama, mais également son admiration pour Eric Abidal, sa lutte contre la maladie, avant de donner son avis sur le prochain Ballon d’Or.
« Si toute la planète était en effervescence, c'est parce qu'on a pris conscience qu'on dépassait tous les préjugés, et ça a été le cas. Pour ma maman, c'était comme si un Martien arrivait sur Terre. C'est ce que nous devons retenir, l'avancée est palpable même si certains ne l'accepte pas.
Il y a une avancée dans le mieux vivre ensemble et dans le dépassement des préjugés concernant de la couleur de peau », explique le Champion du Monde 1998 au sujet de la symbolique de l’élection de Barack Obama en 2008. « Une défaite ne serait pas un recul dans une réflexion sur le racisme, ce serait un choix politique. Le symbole Obama est important mais ne doit pas être renfermé aux couleurs de peau », a-t-il ajouté.
« Tout le monde a besoin de symbole pour nous aider à grandir. Eric Abidal est un symbole extraordinaire. Voilà quelqu'un qui lutte contre la maladie pour pouvoir revenir sur le terrain et je pense que c'est une aide extrêmement forte pour ceux qui sont dans la difficulté. Il envoie un message positif en disant : c'est possible ! Imaginez un enfant qui a pour idole Abidal, il n'aura pas les mêmes préjugés sur les personnes de couleur noire. C'est quelque chose de très positif », explique également l’ancien joueur des Bleus.
Continuant sur le football, il enchaine : « Sincèrement, je ne vois pas comment le Ballon d’Or pourrait échapper à Lionel Messi, au regard de ce qu'il a fait l'année dernière, ce qu'il fait en ce début de saison ! Cela ne signifie pas que les autres joueurs ne sont pas également extraordinaires. Cela m’attriste toujours qu'on compare Cristiano Ronaldo à Messi… car ce sont deux très grands joueurs, mais un est au-dessus du lot, c'est Messi ! ».
Pour finir, il évoque également le cas Armstrong et la « propreté » du sport. « Le plus incroyable est qu'il a pu passer à travers les contrôles pendant autant d'année. C'est désolant. En même temps c'est une très bonne chose qu'on puisse savoir qu'il s'était dopé parce que c'est important que le sport reste un endroit qui véhicule des valeurs positives ». Il enchaine : « Dans toute société, il y a des personnes qui trichent, et il y a sûrement aussi des personnes qui se dopent dans le football. Mais ce qui est important, c'est que, ouvertement, les clubs ne dopent pas leurs joueurs. Et je pense que ce n'est pas le cas ».