Un néologisme québécois
Dans une bibliothèque parisienne, j’ai expérimenté l'usage du terme babillard (« Monsieur, avez-vous un babillard? »). J’ai alors vu mon interlocuteur tendre le cou, la bouche grimaçante et les yeux en points d’interrogation.
Réaction normale, car babillard, dans le sens de ma question, est un mot d’outre-mer. Il est ainsi défini par l’Office québécois de la langue française :
Panneau fixé à un mur dans un lieu public, sur lequel on épingle ou on colle des messages, des annonces, des communiqués, etc.Synonyme(s) : tableau d'affichage.
Or, babillard est aussi un mot du dictionnaire français, mais peu utilisé :
1. Celui, celle qui aime à babiller, c'est-à-dire parler beaucoup à propos de rien (C’est un grand babillard, un franc babillard, une grande babillarde).
2. (Par extension) Personne qui ne saurait garder un secret. (Ne vous fiez pas à cet homme-là, à cette femme-là, c’est un babillard, c’est une babillarde).
Y aurait-il un lien entre la définition québécoise et la définition française? Il serait intéressant de babiller sur cette question.
Le terme québécois est utilisé depuis une quarantaine d’années. Babillard fait partie de ces néologismes de la Belle Province dont certains intègrent le vocabulaire des français, tel que le joli mot de courriel. Ceci fera l’objet de messages que j’épinglerai prochainement sur mon « babi-blog » (terme de mon invention).