« Les mathématiques ne l'ont pas rendu fou ;
elles ont sauvé mon homme de lui-même et elles l'ont tué. »
La vie de Kurt Gödel raconté par son épouse, Adèle.
Il n'est pas évident de se démarquer parmi les centaines de nouveaux titres de la rentrée littéraire. Pour son premier roman, Yannick Grannec a réussi cet exploit en s'attirant une presse aussi unanime qu'élogieuse.
Je me suis régalée en lisant la première partie. Le style est intelligent et élaboré. La parole est donnée à une femme que l'on dit de l'ombre, celle qui insuffle l'élan, organise et gère afin que tout s'imbrique et fonctionne.
Le personnage d'Adèle Gödel est truculent. Les apparitions d'Albert Einstein aussi amusantes que passionnantes. L'écriture affirmée et habitée. La déesse des petites victoires, j'aime ce titre, est un roman ambitieux dont les pages tissent une toile aux multiples ramifications.
L'ensemble de ces qualités m'ont sincèrement fait regretter mon sentiment mitigé pour la seconde partie. Dès l'arrivée du couple à Princeton, je me suis engluée dans ces pages et j'ai rencontré une réelle difficulté pour avancer. Trop de maths, de mathématiciens, d'épouses de mathématiciens, de formules mathématiques et d'anecdotes sur les mathématiciens.
En voulant rendre hommage à ces hommes et femmes qu'elle admire, l'auteure n'a pas suffisamment, à mon sens, sélectionné et élagué. Dommage, j'aurais voulu aimer.
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