Ils sont adhérents de l'AFEP, et ils ont paraît-il signé une tribune commune dans les colonnes du JDD. Un appel au président Hollande pour qu'il baisse le coût du travail et ne touche pas trop à leurs impôts.
Ces gens-là voulaient-ils appeler au débat ou réactiver la lutte des classes ?
Certains font décidément du bruit pour rien.
L'appel
Les signataires engagent l'AFEP, l'Association française des entreprises privées.
« Nous, dirigeants des plus grandes entreprises privées françaises, proposons au gouvernement un pacte pour relancer la croissance et l'emploi. Il traduit notre ambition pour la France et est conçu dans un esprit de dialogue. La France affiche un déficit sans précédent de son commerce extérieur, de ses paiements courants, de ses finances publiques et de ses comptes sociaux. Les marges de nos entreprises sont historiquement basses. Le chômage sape la cohésion sociale et exclut notre jeunesse. La France doit se transformer en profondeur. Il est urgent d'agir maintenant et collectivement. Nous préconisons une réponse globale adossée à des mesures simples et concrètes. »Les rares propositions concrètes sont, pêle-mêle, 60 milliards d'euros d'économies (soit 3 points de PIB) au cours des cinq prochaines année; une baisse de 30 milliards d'euros des cotisations sociales (soit trois fois plus que la mesure Sarkozy annulée par Hollande), via un relèvement de deux points de la TVA et des économies budgétaires; une baisse de l'impôt sur les sociétés; la préservation du crédit-impôt-recherche (qui a dit qu'il serait menacé ?); et l'autorisation d'exploitation du gaz de schiste.
La réponse... et les questions
Comme l'a rapidement demandé notre confrère Politeeks, il nous manque quelques informations essentielles pour entendre ces demandes avec un peu de sérieux.
Combien d'aides publiques ont-ils reçues ? Pour quels résultats ?
Quelle politique de dividendes (37 milliards d'euros versées l'an dernier rappelle Melclalex) ?
Quelles sont les plus fortes rémunérations de leurs groupes ? Quelle politique de stock-option et d'attribution d'actions gratuites ?
Quelles sont leurs activités exposées à la concurrence ? Combien de bénéfices ont-ils délocalisées ?
Pourquoi réclamer une baisse de l'IS alors que les entreprises des société du CAC 40 ne représente que 8% de leurs bénéfices ?
Nous pourrions multiplier les questions évidemment sans réponse à adresser à ces managers de haut vol visiblement coincé dans leur bulle.
A moins qu'il ne s'agissait que d'une tribune manipulée ?