Anastasia Steele, jeune étudiante en littérature, doit interviewer au pied levé le multi-milliardaire Christian Grey pour dépanner Kate, sa colocataire et rédactrice en chef du journal de la fac. La jeune femme timide tombe immédiatement sous le charme du richissime et charismatique M. Grey. Et, pour sa plus grande surprise, la séduction est réciproque. Mais rien n'est simple avec Christian Grey. Ce dernier a en effet beaucoup d'exigences sexuelles. Des exigences sexuelles telles, qu'il demande à Anastasia de signer un contrat avec lui. Un contrat de soumission...
Je vous arrête tout de suite : je ne suis pas une lectrice coutumière de littérature sentimentale ou érotique. Mais par un froid après-midi de la semaine dernière, j'ai succombé au tapage médiatique autour de ce roman, et en trois clics, je l'avais sur mon Kindle. La tentation était grande de comprendre la raison de ce phénomène de société.Et pour ma part, la déception fut grande. Vu ce que j'avais précédemment entendu, je m'attendais à du sulfureux, de l'érotisme, de la surprise à chaque page. Rien, strictement rien qui a satisfait de près ou de loin mes attentes.L'intrigue est tellement simple qu'elle peut se résumer en une phrase : une jeune vierge effarouchée rencontre un homme qui a des pratiques sexuelles déroutantes et s'initie aux choses de l'amour en sa compagnie. Point barre. Dans ce premier tome, vous n'en saurez pas plus. En bon premier volume d'une trilogie, Cinquante nuances de Grey pose les bases de l'intrigue, intrigue qui se résume à une relation plus sexuelle que sentimentale, et tente d'appâter le lecteur avec des scènes de sexe à toutes les pages ou presque. Au début ça prête à sourire. Au fil des pages, on se dit que l'auteure aurait mieux fait de se cantonner à un documentaire sur les nouvelles pratiques sexuelles sans s'encombrer d'une intrigue archétypale et éculée.Malheureusement pour E.L. James, je suis certaine que son roman choquera moins le lectorat français par ses descriptions détaillées et croustillantes, que le lectorat américain. N'oublions pas notre passé littéraire, avec la décadence du libertinage, fin XVIIIe, qui nous a enseigné des pratiques retorses avant l'heure, dans un langage plus châtié et imagé, avec des personnages et des situations romanesques hautement plus hauts en couleurs. Les personnages sont d'une platitude affligeante. L'héroïne est une naïve empotée, sa meilleure amie un sex-symbol à qui tout réussit, Christian Grey un milliardaire avide de pouvoir et de domination, etc. Bref, du déjà-vu. Une once de psychologie s'immice dans le roman avec le passé trouble de Christian. E.L. James tente de nous faire apprécier ce personnage dominateur sadique en introduisant l'idée que son enfance fut malheureuse et que ses moeurs compensent ses blessures enfantines. Un peu léger, et encore une fois destiné à appâter un lecteur avide d'intrigue. Pour ma part, cela ne m'a pas suffit.L'auteure a pris le parti de charger Anastasia de la narration. Mais cette narration à la première personne plombe le roman et lui confère une tonalité naïve et mièvre. L'inexpérience de l'héroïne suinte à chaque page et devient risible à chaque nouvel acte sexuel. Enfin, E.L. James, si elle a voulu faire sensation avec des descriptions d'actes sexuels, a dû oublier de soigner sa plume. Elle aurait mieux fait de se concentrer sur ce détail car même les scènes de sexe, primordiales dans une intrigue sans saveur, sont d'une platitude affligeante et semblent tout droit sorties d'un scénario de film porno (si tant est qu'il y ait un scénario dans un film porno). Du descriptif, aucune image. C'est plat, affreusement plat et ennuyeux.Bref, un mummy porn aux États-Unis peut-être, mais rien de bien affriolant ni de bien scandaleux pour nous. Un tapage médiatique immérité pour un roman aux qualités littéraires inexistantes. Des scènes de sexe qui n'ont même pas le piquant d'une littérature érotique de qualité. Une réception par le lectorat français dont j'attends des nouvelles. J'espère que l'auteure aura pris plus de plaisir à se documenter pour écrire ce roman que moi à lire son produit fini.Si vous avec envie de vous encanailler, plongez-vous plutôt dans le scabreux Justine de Sade ou le très sensuel L'Amant de Duras ! Et dire que Bret Easton Ellis s'est emparé de cette saga pour en faire une adpatation ciné...
Et voici ma huitième lecture sur mon Kindle et ma huitième participation au Club des lecteurs numériques.