La stratégie "ni droite ni gauche mais surtout pas UMP" menée par François Bayrou ne lui aurait-elle en définitive apporté qu'une (semi) victoire à la Pyrrhus ??? Son score du 22 avril est certes une belle performance, mais se révèle totalement inutile puisque contrairement à ses incantations tout au long de la campagne, ces 18,5% ne lui ont pas ouvert les portes du second tour. Pire la politique de la terre brûlée vis-à-vis de l’UMP pratiquée par le président de l’UDF semble bien avoir fermé les portes du Palais Bourbon à son tout nouveau MoDem.
D'ailleurs, même le dernier carré des fidèles a lâché en rase campagne pendant l’entre deux tours le centriste béarnais de plus en plus solitaire. Pas ingrat pour un sou, Nicolas Sarkozy a accueilli à bras ouverts ces ralliements en offrant au plus emblématique d’entre eux, Hervé Morin, le ministère de la Défense (mettre un déserteur à la tête des militaires, il fallait oser… c’est sans doute cela "la rupture tranquille"). Donc suivant un parallélisme des formes des plus logiques, face à la création du MoDem par François Bayrou, les ex-UDF ralliés à l’UMP annoncent la création du Nouveau centre (au niveau créativité, ils ne sont pas foulés…) pour occuper "l’espace qu’occupait l’UDF, c’est-à-dire un espace du centre dans la majorité présidentielle", à savoir le rôle ô combien envié de parti croupion de l’UMP. Et Hervé Morin de se fixer un objectif de 30 députés pour "être dans être dans une démarche de construction compte tenu de l'état du pays". Porté par son enthousiasme, il ajoute que "le centre sera capable de peser, à l'intérieur, sur une majorité présidentielle à dominante UMP : nous serons une force de proposition dans cette nouvelle majorité", alors que selon lui, "le MoDem deviendra progressivement une force d'opposition en concurrence du PS, qui n'a toujours pas fait sa mue".
Mais Hervé Morin finit tout de même par lâcher la vérité : "nous aurons un parti autonome, c'est-à-dire ayant accès au financement public". Voici donc sa vraie raison de ne pas adhérer à l’UMP (ce qui n’est pas incompatible avec le fait d’être de centre-droit puisque Valéry Giscard d’Estaing l’a fait) : la manne du financement public. Il a bien raison, quitte à se vendre autant que cela rapporte…
Pour contrer au mieux le MoDem, on ne saurait trop conseiller à Hervé Morin et ses amis (mais aussi à sa femme et son chauffeur qu’il a parachutés candidats…), à défaut d’avoir des candidats aussi charismatiques que Djamel Bouras ou la fille de Jack Lang, de changer le nom de leur nouvelle formation en Association démocratique sociale libérale : ADSL…