Les derniers vers

Par Gerard

écrivons-nous là les derniers vers de la toute dernière poésie dans le fracas bouillie d'os fausses nouvelles la pire humanité possible a volé les commandes au nom des droits de l'Homme à se faire enculer par le premier salaud qui passe sommes-nous vraiment les derniers des poètes acharnés oubliés étrangement vivants dans les remugles de joies anciennes graffitis à mystère formules propitiatoires paroles talismaniques nos magies ne fonctionnent plus depuis qu'elles ont été repérées par les types de la pub le mot qui vend le dernier aspirateur vaut tellement plus que le mot hors commerce sommes-nous les derniers vraiment nos murmures imprègnent les messageries vocales au long des longues nuits décomposées comme cadavre retrouvé sur son lit vautré éventré dépecé des mois après la vie dans la puanteur immense du définitif faut être sacrément dans la merde aujourd'hui pour lire un poème alors même ceux qui nous lisent ils nous détestent un peu plus d'ombre métaphysique au fond de la ruelle partout cette même lumière de supermarché avec dans les oreilles nos musiques sacrées juste pour l'ambiance les écrans de contrôle ont capté nos tristesses nos rêves sont géolocalisés il pleut sur nos battements de cils pourtant on se souvient que parfois le hasard tombe juste. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(Copyright Gérard Larnac - octobre 2012)