Extrait du livre « Scènes de la vie quotidienne à l’Élysée » publié dans le Canard enchaîné du 11 octobre
« L’un d'entre nous (...) fit allusion au plan social qui se profilait chez Peugeot et dont l'annonce devait être imminente (...). Le Président prit son téléphone et demanda à parler à la secrétaire du PDG de Peugeot :
— Bonsoir, madame, c'est Nicolas Sarkozy à l'appareil (...). Il paraît que M. Varin est à un dîner et qu'il ne veut pas être dérangé (...). »
Le portable sonna de nouveau. Enfin, c'était Varin.
« Oui, c'est Nicolas Sarkozy, bonjour, monsieur le président, je vous remercie de me rappeler et suis désolé de vous arracher à votre dîner, mais je ne peux pas croire ce que j'entends dire à propos du plan social qui se prépare chez vous (...)
— Mais je m'en fiche pas mal de savoir que vous en avez exposé les grands traits à mes ministres, à leurs collaborateurs ou aux miens ! M. Varin, lorsque votre groupe a rencontré les difficultés de trésorerie que nous connaissons, c'est moi que vous êtes venu voir (...), c'est à moi que vous êtes venu demander d'intervenir auprès des banques, à moi et à personne d'autre...
— Monsieur le président, ce n'est pas difficile de venir me voir, je vais vous expliquer. Lorsque vous êtes en bas des Champs-Elysées, vous prenez la rue de Marigny. Arrivé rue du Faubourg-Saint-Honoré, vous tournez à droite, là vous n'allez pas tarder à trouver une grande porte. Ça s'appelle le palais de l'Elysée. Il y a souvent un monsieur avec un képi. Je suis certain que si vous lui demandez de vous indiquer mon bureau il le trouvera! Cessez donc de me raconter n'importe quoi.»